Tennis. ITW - Gasquet : "Les footings à 30-31 ans ? Pas vraiment"
Par Thibault KARMALY le 03/11/2016 à 16:55
Vidéo - BNPPM 2016 - Gasquet : "Les footings à 30 ans? Pas vraiment"
Richard Gasquet ne verra pas les quarts de finale du BNP Paribas Masters de Paris-Bercy. Le 19ème joueur mondial a été battu en huitièmes face à l'Américain Jack Sock (2-6, 6-3, 5-7), 24ème mondial, contre qui il n'avait jamais gagné (deux défaites). Le Français termine ainsi sa saison, et va désormais se tourner vers l'intersaison afin de préparer au mieux 2017. De passage en salle de presse à l'issue de la rencontre, le Biterrois a dévoilé les détails de sa préparation, qui se déroulera à Barcelone au côté de son entraîneur Sergi Brugera.
Au premier set, c'est très très mal embarqué. Vous arrivez à rattraper le retard mais la fin est frustrante, comment vous l'expliquez ?
C'est clair, avec lui, toutes les balles sont des sprints. Dès que tu joues un peu doucement, il frappe sur tout. Il décale avec son coup droit, il a un gros service. Cela ne pardonne pas. Tu contrôles la balle, voilà. Je n'étais pas à son rythme de jeu tout simplement. Je suis très mal entré dans le match. Après, je m’y suis mis au deuxième, j'ai réussi à le breaker. Je fais un bon début de troisième set. Je mène 40-0. Je n’ai pas trop de réussite sur ces deux jeux. Je mène 40-0, je fais une let qui sort. Après, il fait un super jeu. Il fait un mauvais jeu à 3-3 derrière et à 4-3, il fait un jeu énorme, un passing, un chip. À 5-5 partout, il est un peu crispé. À 0-30, il passe quatre premières. Le mec a très bien joué. Il m'a manqué 2 ou 3 points pour gagner ce match. C'est toujours frustrant. Cela ne sait pas jouer à grand-chose. Le mec joue très bien. Il n'y a pas grand-chose à dire sur lui.
Frustrant, c'est l'adjectif de votre saison ? Comment vous la qualifiez à chaud cette saison 2016 ?
Le match est frustrant. La saison, c'est presque incroyable de finir dans les 20 premiers. Je n'ai pas joué en janvier. Février et mars, je n'ai pas le rythme parce que je me suis arrêté en janvier. Tout se passe bien jusqu'à Wimbledon. Après, je m'arrête 6 semaines. Jusqu'à la Chine, je n'ai pas le rythme. Je finis la saison. Chaque fois que j'étais sur le court et que j'ai bien joué, je me suis arrêté. J'ai eu 2 grosses blessures qui ont fait que je ne pouvais pas être au mieux. Être dans les 20 premiers, c'est déjà incroyable pour moi.
Il y a des choses que vous voulez changer ou pouvez changer cet hiver, pour éviter que ce problème de dos revienne, les côtes aussi ? C'est possible de changer des choses ou vous avez un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?
C'est toujours possible de changer les choses, il y a toujours 15 ans de carrière derrière. C'est plus difficile que quand on a 20 ou 21 ans, c'est clair. Je vais faire une grosse intersaison. Un entraîneur physique kiné va venir tous les jours, je vais partir à Barcelone beaucoup. Je me suis senti bien physiquement sur les 6 dernières semaines. Cela allait, pas de souci. Si je continue comme cela, je vais retrouver mon meilleur niveau. C'est frustrant aujourd'hui, mais ce n'est pas un problème physique. Le mec a été un peu plus fort sur certains points. Si j'ai ce rythme de jeu, sans me blesser, je serai plus près des 10 que des 20. C'est clair.
Jo a changé ses appuis au service pour essayer de soulager son genou, c'est une sorte de piste que vuos avez explorée ? Le dos est beaucoup sollicité au service.
C’est le revers à une main, mais si je change de revers je peux repartir en challenger.
Tout vient du revers ?
Je ne sais pas mais c'est un coup très en rotation. C'est difficile, je me suis arrêté beaucoup. Les 6 semaines de cet été m'ont fait mal, avec Jo à Wimbledon. Je travaille beaucoup l'histoire des pistes tous les jours pour que cela aille mieux. Depuis Wimbledon, je n'ai aucune douleur. C'est la condition pour jouer à très haut niveau. Je pense sincèrement pouvoir le faire encore, mais s'il y a des arrêts comme cette saison, je resterai vingtième. L'année prochaine, je serai à la même place au même classement mais je suis quand même très motivé. Je pense qu'il y a des pistes. À moi de faire une bonne intersaison aussi, de bien travailler. Cela va me faire du bien pour l'Australie. Il y a quand même encore de belles choses à faire pour 2017. Je pense pouvoir faire de grands tournois encore. Je pense avoir quelques années encore pour faire de grands tournois.
Autre question sur le match. L'ambiance à Bercy, on a senti le public derrière vous, vous l'avez senti aussi ? Ce sont des moments qui font plaisir ?
Oui, le public était à 100 % derrière moi, c'est très agréable. Il ne manquait que le résultat. C'est toujours dur. On donne 100 %, après mauvaise entame de match aussi. Le troisième se joue à pas grand-chose. C'est toujours frustrant. J'ai connu pire.
Hier soir, Stan s'est plaint de bavardages derrière lui. La proximité vous dérange ? Vous as déjà eu des discussions qui t'ont perturbé ?
Pas ici. Je n'ai pas le souvenir en tout cas. S'il a eu des bavardages dans le public, il a eu raison de s'énerver. C'est insupportable. Cela peut arriver dans d'autres tournois. Il a eu raison de s'énerver, c'est pénible.
Avec l'âge qui avance, les objectifs changent au début des saisons. À 25 ans, on a envie de grimper. À la trentaine, on rêve davantage d'un coup. L'objectif change avec l'âge ?
L'objectif premier est déjà d'arriver à 100 % sur le tournoi. Cette année, je n'ai pas toujours été à 100 % du fait que je me suis blessé pas mal. Je suis arrivé à l'US Open pas en forme. C'est le plus dur, ce que je n'avais pas forcément à l'époque. Si je suis à 100 %, je sais que je suis capable de faire des coups. J’ai fait demi à Wimbledon cette année, quarts à Roland-Garros. Revenir à ce niveau-ci, cela va. Je suis confiant. Je pense faire de nouveau une demie de Grand Chelem, je pense en être capable. Il faut que la santé suive. À moi de travailler à 100 %. La Coupe Davis fait toujours parler tous les ans. Il serait bien de finir par gagner.