Tennis. ITW - Mouratoglou : "Gagner ne dépend que de Serena"
Par Clémence LACOUR le 03/11/2015 à 12:21
Vidéo - La Mouratoglou Tennis Academy Sophia-Antipolis en Juin 2016
Patrick Mouratoglou était à Paris ce mardi matin devant quelques journalistes, dont Tennis actu, afin de présenter la marque Maui Jim, qui fabrique des lunettes de soleil de très haute qualité vendues dans 34 pays et fabriquées au Japon et dessinées en Italie. David Ferrer, Benoît Paire et Martina Hingis utilisent déjà ce produit, également prisé des golfeurs et wind-surfeurs. La présentation de ces lunettes a été également l'occasion d'une discussion à bâtons rompus en anglais avec l'entraîneur de Serena Williams.
Pourquoi ce partenariat avec Maui Jim? Et comment se déroulera-t-il?
Je cherche le meilleur pour mes joueurs. Les lunettes de Maui Jim permettent de voir des choses que l'on ne verrait pas sans. C'est très impressionnant. Elles offrent également une bonne qualité de protection. Je serai ambassadeur de la marque qui utilisera mon image et mon académie comme une sorte de camp de base. Ce sera un lieu absolument magnifique, unique en Europe, qui réunira plus de cent joueurs, professionnels ou aspirant à l'être. Les deux numéros 1 mondiaux viennent déjà s'y entraîner. Ces divers joueurs connaîtront ainsi le produit. Ce contrat durera deux ans. Où en est la construction de votre académie ? Tout est en chantier, mais cela n'empêche pas Serena Williams ni Novak Djokovic de s'y entraîner déjà. Il y aura une salle de fitness, une de récupération... C'est un centre qui est vraiment dédié aux professionnels. Novak Djokovic vient déjà s'y entraîner car même encore imparfait, ce lieu correspond mieux à ses attentes que le tennis club de Monte-Carlo, qui, bien sûr, est magnifique avec sa belle vue sur la mer, mais qui reste un tennis club, plus adapté à des joueurs qui jouent pour le plaisir qu'à des professionnels.
Et comment va Serena Williams après sa défaite à l'US Open?
Je ne vous cache pas qu'elle était très affectée. Quand on connaît Serena Williams, toute son implication, tout le cœur qu'elle met dans tout ce qu'elle fait à l'entraînement comme en match, on ne peut que la comprendre. Elle a de grandes ambitions, et quand ses résultats ne sont pas à la hauteur, elle est vraiment déprimée. Quand c'est comme ça, je ne lui parle pas de quinze jours. Je sais qu'elle a besoin d'un break, que je représente le monde du tennis et qu'elle a besoin de voir d'autres personnes, de faire autre chose. Quand elle perd, elle s'enferme chez elle, et ne veut voir personne. C'est pour ça que Serena est Serena : ses chagrins sont à la hauteur de ses ambitions, mais ça ne détruit pas ses attentes ni son exigence. Elle veut toujours être à la hauteur de ses propres exigences. Là, elle a fait une pause, la pause dont elle avait besoin pour panser ses blessures, notamment ses douleurs aux genoux. Elle a un peu le même problème que Rafael Nadal et il fallait absolument qu'elle se repose.
Nous ne voulions pas commettre la même erreur que lui: continuer à jouer au risque d'aggraver la blessure et rester éloignée des terrains pendant un an. A son âge, cela aurait certainement entraîné la fin de sa carrière. A l'US Open, elle a fait de très très bons matchs, et j'ai pensé que ça allait passer, mais il y avait vraiment des jours où elle avait du mal à se déplacer. Maintenant, elle est de nouveau très motivée. Je dois encore la freiner à cause de ses blessures, pour qu'elle reprenne la pleine possession de ses facultés physiques. Mais je suis très heureux de la voir toujours aussi motivée.
Rien ne la retient donc? Même pas sa grossesse présumée?
Si elle était enceinte, je pense qu'elle me l'aurait dit! Elle ne m'a rien dit. Elle va être de nouveau à l'entraînement dans peu de temps.
Vous avez souvent dit que c'est la meilleure joueuse du circuit...
Oui. Il y a d'autres joueuses bien sûr : Muguruza, Kvitova, ou Azarenka qui joue vraiment son meilleur tennis contre Serena... Mais elles ont des hauts et des bas. Muguruza a vraiment de très grandes qualités. On verra jusqu'où elle va aller. Gagner ne dépend que de Serena, et seulement d'elle. Bien sûr, le tennis est ce qu'il est. Tout le monde a sa chance. Qui aurait pensé que Pennetta et Bartoli auraient gagné un grand chelem? Même si Bartoli avait déjà joué une finale auparavant. C'est une affaire de talent, d'ambition et de travail.
Propos recueillis par Clémence Lacour, pour Tennis Actu