Tennis. ITW - Paul-Henri Mathieu : "Trop compliqué sur dur"
Par Thibault KARMALY le 01/09/2016 à 21:46
Vidéo - ATP/WTA - L'US Open 2016 à suivre sur TennisActu.net
Le duel fratricide entre Paul-Henri Mathieu et Nicolas Mahut au deuxième tour de l'US Open aura finalement tourné à l'avantage du second, le cadet des deux hommes pour neuf petits jours. L'Angevin (34 ans, 42e) s'est défait de son compatriote et ami "PHM" (34 ans, 70e) en trois manches (6-4, 6-4, 6-2) et deux heures de jeu. Interrogé sur ses impressions après la rencontre, Paul-Henri Mathieu n'a pas oublié de féliciter son pote, qui a été "meilleur dans toutes les parties du jeu", mais a également évoqué ... la fin de sa carrière. Des propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à New York, à retrouver ci-dessous.
Comment avez-vous abordez ce match particulier face à votre ami Nicolas Mahut ?
Ce n'était pas évident. J'avais déjà eu du mal à gérer mes émotions quand je l'avais joué à s'Hertogenbosch. Mais j'ai quand même essayer de me mettre dedans, je ne suis pas très bien entré dans le match alors que lui a bien joué. Il a bien servi. J'ai des occasions pour revenir au premier et au deuxième. Mais j'ai manqué de réussite, c'est le jeu.
C'est le début du match qui a été décisif ?
J'ai été timide sur tout le début du match. Je n'ai pas bien servi donc je ne gagnais aucun point gratuit sur mes services. Je savais que ça allait être un match difficile. Même si j'aime bien joué contre Nico, je n'avais pas un ratio terrible sur dur extérieur, puisque je n'ai gagné qu'un match. Physiquement c'est dur.
Ca se prépare un match aussi particulier à la vidéo, avec les conseils du coach ? Vous le connaissez par coeur, y'a-t-il une préparation particlière ?
Paa forcément, il me connaît, je le connais. Après, il faut aussi essayer de se concentrer sur son jeu. Lui a réussi à se lâcher, il a fait un très gros match. Il a bien servi, bien retourné, quand moi je ne l'ai pas assez inquiété avec mon service. Il a été meilleur que moi dans toutes les parties du jeu.
Y'a-t-il des coups qu'il ne faisait pas il y a des dix ans ? Surtout au niveau du revers ?
C'est difficile à dire. Il a toujours su le faire, parfois je pense qu'il manquait peut-être un peu de confiance. C'est vrai qu'il tient bien son revers et il retourne mieux. Le fait d'avoir gagné beaucoup de matchs en double lui a permis d'avoir confiance en ses retours. Donc oui, je pense qu'il retourne mieux qu'il y a quelques années.
Vous dites que physiquement, c'est dur. C'est le manque de matchs ?
C'est surtout la surface qui est dure pour moi. Le dur extérieur est beaucoup plus dur que les autres surfaces, que ça soit la terre battue ou l'indoor car cela repose sur du parquet. Là ça tire partout, au niveau des hanches, du genou, c'est compliqué. C'est pour ça que je ne fais quasiment pas de tournois sur dur extérieur. Après on espère toujours que ça puisse passer, mais quand on espère, ça ne passe jamais, il n'y a jamais de miracle (rires).
Autrement dit, vous vous ménagez ?
Non, si j'avais le choix, je ne jouerais pas sur dur extérieur, je ne jouerais que sur terre ou en indoor. Ca fait deux trois ans que c'est vraiment compliqué pour moi de jouer sur dur. C'est quasiment une souffrance permanente, c'est dur de prendre du plaisir dans ces moments-là.
Malgré la déception, êtes-vous content pour Nicolas Mahut ?
Je suis content qu'il soit au troisième tour. J'aurais préféré le rencontrer plus tard. Bon, il se trouve que là c'était au deuxième tour. Après comme je l'ai dis avant la rencontre, on savait qu'on pouvait se jouer un moment donné.
Quel est votre prochain tournoi ?
Je vais jouer à Metz. Là sur la fin de saison, je vais surtout jouer en indoor donc ça va me faire du bien. Pour moi, c'est beaucoup plus facile. J'ai 25% de physique en plus en indoor, ça n'a rien à voir. Là, j'ai trop de douleurs, je prends des anti-inflammatoires mais au bout d'un moment, ça ne suffit plus.
Comment expliquez-vous vos difficultés à retrouver votre niveau et votre capacité à enchaîner les matchs ?
Je savais, quand j'ai recommencé à jouer, que je n'allais jamais retrouver mon meilleur niveau. Je pensais vraiment pouvoir revenir dans les 30 premiers (mondiaux), au bout de sept huit mois je suis remonté autour de la 50e place. Après, quand ma compagne est tombée malade, ça m'a mis un frein énorme. Si on avait pu éviter ce moment-là, je suis quasiment certain que je serais revenu aux alentours de la 30e place. Je pense que j'avais le niveau, après je ne sais pas combien de temps j'aurais pu tenir. J'ai eu 2 ans compliqués, j'ai dû faire des petits tournois pour gagner des points. C'est ce qui fait que j'en suis là aujourd'hui. J'ai cravaché et quelque part, j'ai dû encore puiser dans mes réserves, des réserves que j'avais déjà l'impression d'avoir épuisées il y a cinq ans.
Y'a-t-il un objectif particulier qui vous tient à coeur et qui vous pousse à ne rien lâcher ?
Si vous voulez parler des Grands Chelems, c'est compliqué pour moi. A part peut-être à Roland-Garros, sur terre, si j'arrive à gagner mon premier match et un deuxième en m'économisant un peu, je pourrais peut-être espérer quelque chose. Mais ici à l'US Open sur dur extérieur, c'est trop compliqué. Après, c'est bientôt la fin pour moi. C'est normal, c'est l'âge qui avance, c'est de plus en plus difficile et il faut l'accepter. Je n'y pense pas vraiment. On verra.
Des propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu, à New York