Tennis. Rolex Paris Masters - Nadal "se sent proche de la Catalogne"
Par Thibault KARMALY le 30/10/2017 à 18:23
Rafael Nadal s'est déjà étalonné sur le Court Central de l'AccorHotels Arena. Depuis vendredi, le numéro un mondial s'entraîne dans la capitale avec pour objectif de remporter pour la première fois le Rolex Paris Masters. L'Espagnol, dix fois vainqueur sur la terre battue Roland-Garros, n'a en effet jamais soulevé le trophée de Paris-Bercy sur l'indoor de l'AccorHotels Arena. En l'absence de Roger Federer, l'occasion est trop belle pour la laisser passer. De passage en conférence de presse ce lundi 30 octobre 2017, le Majorquin a brossé l'actualité de la balle jaune : la place de n°1 mondiale - assurée s'il remporte ne serait-ce qu'un match -, son état de forme actuel, mais également la Catalogne, en plein conflit entre indépendantistes et partisans d'une Espagne unifiée, et la finale de la Coupe Davis entre la France et la Belgique.
Vidéo - Rafael Nadal : "Federer aurait risqué la blessure"
Vous avez besoin d'une victoire pour être numéro 1 mondial. Y pensez-vous ?
Oui, on verra bien. Il faut encore gagner ce match. En tout cas, je suis ici pour faire le mieux que je peux, comme dans chaque tournoi. Si j'y arrive, ce sera très important pour moi. La saison n'est pas terminée et ce n'est pas le moment de penser à cela. Je dois surtout penser à bien me préparer pour ce tournoi et être prêt pour le premier match.
Avez-vous été un peu surpris que Roger ne vienne pas jouer ici, justement à cause de cette position de numéro 1 mondial ? S'il ne vient pas ici, cela risque de mettre en danger ses chances de rester numéro 1 à la fin de l'année.
Non, chaque joueur a le choix de faire ce qui est le mieux pour lui. Pour lui, tout a bien fonctionné jusqu'à présent. Bien sûr que s'il était venu ici, il aurait eu plus de chances, mais on ne sait jamais en fait. Sans jouer sur terre battue déjà, on pense qu'il aurait eu moins de points. S'il avait joué cette saison sur terre battue, on ne sait pas s'il aurait pu gagner Wimbledon derrière et jouer aussi bien qu’il l’a fait. Donc il a pris les bonnes décisions, cela a bien fonctionné pour lui. Après avoir gagné Shanghai et Bâle, il a sans doute pensé que ce serait mieux pour lui, pour sa condition physique, pour sa préparation en vue de Londres de ne pas venir ici, parce que sinon il aurait été trop fatigué ou il aurait risqué de se blesser.
Comment vous sentez-vous ?
Bien, je suis ici pour faire de mon mieux comme toujours. J'essaie de m'entraîner tous les jours. J'ai pu me reposer après Shanghai. J'ai eu quelques matches faciles. J'ai été obligé de ne pas jouer à Bâle, cela m'a mécontenté. Maintenant je suis ici, c'est certainement la ville la plus importante de ma carrière.
"Je ne veux pas qu’il y ait de division, de fracture.
Je me sens proche de la Catalogne. J'aime le peuple."
Il y a beaucoup de choses qui se passent dans votre pays à l'heure actuelle, surtout depuis la dernière fois que vous vous êtes adressé à la presse. Vous pouvez nous dire si les événements actuels en Catalogne vous perturbent. Qu'en pensez-vous ?
Je pense que c'étaient des moments très tristes pour nous tous, des moments difficiles, mais cela arrive. Il faut simplement accepter la situation. Je suis né dans un pays démocratique. Je crois en mon pays, je crois en mon peuple et je pense que les choses vont aller dans la bonne direction sans incident. En tout cas, c'est mon souhait. C'est tout ce que je peux dire.
Du point de vue du tennis, si la Catalogne devait devenir indépendante, vous sentiriez-vous différemment de jouer là-bas à ce moment-là ?
Je pense que c'est difficile de se rendre compte. En tout cas, pour moi, ce n'est pas le cas aujourd'hui. La Catalogne n'est pas indépendante. Je comprends que tout le monde s'intéresse à cette situation. Il faut comprendre que dans ma position, il est difficile de répondre à ces questions. En effet, ce sont des sujets très sensibles dans mon pays actuellement. Tout ce que je pourrais dire sera de toute façon déformé. Il y a toujours des personnes qui vont être contre. La seule chose que je peux dire est que la situation est triste et en même temps difficile. Et c'est difficile de parler librement à 100 % de cette situation parce qu'on va forcément faire du mal à certaines personnes et je trouve qu'il y a suffisamment de mal qui a été causé en général. La dernière chose que je veux, c'est d'empêcher les choses de s'améliorer. Je ne veux pas qu’il y ait de division, de fracture. Je me sens proche de la Catalogne. J'aime le peuple. La plupart des Espagnols d'ailleurs ressentent la même chose. Dans le reste de l'Espagne, tout le monde aime beaucoup les Catalans, c'est la raison pour laquelle nous sommes tous tristes de cette situation.
Que pensez-vous de la finale de Coupe Davis ? L'Espagne est le pays de la Coupe Davis.
La Coupe Davis est une compétition mondiale. Il n'y a pas que la France. Bien évidemment, la France a une équipe un peu plus élargie et il y a plus de choix dans les joueurs possibles, cela aide toujours pour une finale de la Coupe Davis. La Belgique, elle aussi, a des joueurs de très haut niveau. David, quand il est en forme, est toujours capable de gagner ces deux matches. La finale sera difficile et très serré. On verra bien ce qu'il va se passer.