Tennis. Open d'Australie (D) - Herbert : "Jouer cette finale à 300%"
Par Christophe de JERPHANION le 31/01/2015 à 10:15
Vidéo - Open d'Australie 2015 - Sur TennisActu.net avec Eurosport
Aux côtés de Nicolas Mahut, l'Alsacien Pierre-Hugues Herbert va disputer sa première finale de Grand Chelem, en double, ce samedi, à Melbourne. Un parcours incroyable pour cette paire formée lors du Challenger de Mouilleron-le-Captif, à l'automne dernier, et qui franchit les étapes à pas de géants. Pour "P2H", plus habitué à jouer les qualifications des tournois en simple qu'à ce genre de rendez-vous, c'est évidemment un émerveillement. Mais, s'il veut en profiter à fond, il n'oublie pas l'objectif primordial : le titre !
Pierre-Hugues, en demi-finales vous avez réussi à faire tourner le match en votre faveur face aux expérimentés Dodig et Melo, et on vous a ensuite senti particulièrement ému...
Effectivement, à la fin de la partie, j'étais très ému parce que ce match n'a vraiment pas été évident. Et j'étais aussi fier qu'on ait réussi à tenir, que même dans les moments difficiles, comme dans le 3e set, quand on a un break de retard, que tout ne va pas dans notre sens, ou dans le tie-break du 2e set où ils ont plus de réussite que nous. Mais on est resté ensemble et le fait qu'on réussisse à retourner cette situation, c'est incroyable. On sait que les matches, en double, ça peut aller très, très vite, qu'il faut rester dedans et j'ai dit à Nico qu'il fallait qu'on joue jusqu'au bout pour ne rien avoir à regretter. C'est ce qu'on a fait, on n'a pas eu peur et la fin du match a atteint un très haut niveau parce qu'ils jouaient aussi très bien en face. Les deux équipes auraient mérité de gagner, mais c'est nous qui avons eu la réussite sur la fin.
Cette finale à Melbourne, qu'est-ce que ça représente ?
Je ne m'en rends pas vraiment compte. Ce qui est sûr, c'est que je suis très heureux de partager ça avec Nico, qui m'a fait condiance en fin d'année dernière. Cela représente beaucoup, alors j'avais envie de bien faire, d'être bon. J'étais persuadé qu'on avait le potentiel pour aller loin, maintenant, il fallait le faire sur le terrain en Grand Chelem. Pour le moment, on l'a réalisé sur 5 matches, il en reste un sixième. On va tout faire pour le gagner samedi.
Comment votre Papa, qui vous a enseigné ce jeu offensif, vit-il ce parcours et sera-t-il là pour la finale ?
Non, il ne viendra pas. Mais effectivement, c'est avec lui que j'ai joué mes premiers doubles quand j'avais 10 ans. Je me souviens aussi d'un tournoi gagné avec mon petit frère, aux championnats d'Alsace. Mon père m'a toujours appris à aller de l'avant, à prendre des risques, à monter au filet. C'est rigolo de pouvoir utiliser toutes ces techniques qu'il m'a apprises dans un tournoi du Grand Chelem.
A quoi vous attendez-vous pour cette finale face aux Italiens Fognini et Bolelli ?
Ce sont des joueurs que je connais bien. De très, très bon joueurs, de simple et de double et qui ont l'habitude de jouer ensemble. Je m'attends à un Fognini qui peut être incontrôlable et qui peut faire les montagnes russes. Alors qu'à côté, on a Bolelli qui est plus solide, qui sert très bien et frappe très fort. C'est un mix qui doit être très difficile à jouer. Il va falloir qu'on reste vraiment concentré.
Comment va votre cheville ?
J'ai eu très peur à la fin du match contre Edouard Roger-Vasselin et Julien Benneteau. Sur l'avant-dernier point du match, mon pied a fait quelque chose de bizarre. J'avais un peu de mal à marcher mais apparemment, tout est réglé et, de toute façon, je serai prêt pour samedi.
Vous allez découvrir la Rod Laver Arena pour y jouer une finale de Grand Chelem...
C'est un rêve de gosse, oui, mais on n'entrera pas sur le court pour profiter du moment. L'important, ce sera de tout mettre en oeuvre pour gagner. Moi, en tout cas, je vais essayer de l'aborder de la meilleure façon possible. Comme si c'était un premier tour sur le court n°10. Je serai à 300% comme depuis le début et on essaiera de tout faire pour mettre notre jeu en place, que ce soit sur la Rod Laver Arena, le central de Mouilleron ou le court 150 de l'Australian Open. Mais c'est sûr que ce sera quelque chose de différent, ça va être extraordinaire à vivre, mais, si on veut en profiter à fond, il va falloir être à 100% dès le départ et qu'on donne tout.
Pensez-vous à la Coupe Davis ? Pouvez-vous prétendre à une place dans l'équipe face à l'Allemagne ?
Je n'en sais rien, je pense que j'en suis très loin. Pour Nico, je pense que ça peut lui apporter un plus. Mais effectivement, on pointe le bout du nez et, si on gagne ici, on pourra toquer à la porte. Mais delà à avoir une place, je n'en ai aucune idée, je n'ai pas l'expérience de cette situation.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu.