Tennis. Open d'Australie - Federer-Nadal : retour vers le passé
Par Sarah FINOTTO le 28/01/2017 à 19:41
Vidéo - "Mon Australian Open" (Jour 13) par Antoine Couvercelle
Tous les fans de tennis se souviennent de cette finale. On en a tous entendu parler à un moment ou à un autre. 7-5 3-6 7-6 3-6 6-2 et 4h23 de jeu, c'est ce qu'il aura fallu à Rafael Nadal en 2009 pour battre Roger Federer et remporter pour la première fois l'Open d'Australie, et pour la sixième fois un titre du Grand Chelem. Un match intense, tant dans le niveau de jeu que dans l'émotion. Surtout dans l'émotion en fait. En effet, après avoir perdu cette finale, au moment de dire quelques mots, le Suisse n'a pu contenir ses larmes. "Je réessaierai plus tard" disait-il avant d'éclater en sanglots. L'accolade de l'Espagnol après avoir récupéré le trophée est peut-être l'un des plus beaux moments de l'histoire du tennis. 8 ans après, les deux joueurs vont se retrouver pour le plus grand bonheur du public. Mais qu'est-ce qui a changé en 8 ans ? Nous avons listé les trois grands changements qui sont survenus au cours de ces 8 longues années.
Leur classement
A l'époque classés à la première (Nadal) et deuxième place (Federer), les deux joueurs s'attendaient à arriver à ce niveau de la compétition. Ils auraient même été sûrement déçus de ne pas atteindre la finale. Aujourd'hui, les deux personnes qui auraient dû se retrouver en finale étaient Andy Murray battu par Mischa Zverev et Novak Djokovic battu par Denis Istomin. Un retournement de situation que personne n'avait vu venir. Roger Federer(17) s'est tranquillement hissé en finale, ayant un match réellement compliqué face à Stan Wawrinka. Rafael Nadal(9) aura eu un parcours similaire, bien qu'un peu plus compliqué, offrant un spectacle éblouissant face à Grigor Dimitrov en demi-finale, qualifié de "l'un des matchs les plus beaux de l'histoire" par John McEnroe. Le premier aura passé 5h20 de moins sur les terrains que le second, et aura 24h de repos en plus. Un avantage pour le Suisse ? Quand on connait le physique de l'Espagnol, difficile à dire.
Leur évolution personnelle
Roger Federer, à l'Open d'Australie 2009 n'était pas encore père de famille. Il l'est devenu l'été qui a suivi. Aujourd'hui il est père de quatre enfants... De quoi le faire mûrir et prendre du recul sur le tennis. En plus, depuis la première fois depuis qu'il est entré sur le circuit ATP, le Suisse a été absent des courts pour la première fois en 2016 durant une longue période (6 mois exactement). Cette période de convalescence lui a permis de voir à quel point le tennis lui manquait (et à quel point il manquait au tennis). Pour Rafael Nadal, absent des terrains depuis Roland Garros où il a été contraint d'abandonner, il a ouvert son académie de tennis en Espagne, "Rafa Nadal Academy". Devinez qui était présent pour l'inauguration ? Un certain Roger Federer... Les deux ont donc clairement évolué dans leur vie personnelle, mais sont toujours restés liés. Ils en rigolaient après leur qualification pour la finale où Roger Federer disait "Je suis allé à l’ouverture de son académie en pensant qu’on pourrait organiser bientôt un match de charité. On était tous les deux blessés et je lui ai dit : 's’occuper des jeunes, c’est ce qu’on peut faire de mieux à notre âge'". Nadal tenait les mêmes propose 24h après.
Leur entraîneur
Ivan Ljubicic pour l'un, Carlos Moya pour l'autre. Ces deux entraîneurs, autrefois joueurs, n'ont fait qu'apporter un plus à ceux qui vont s'affronter dans cette finale de l'Open d'Australie. Carlos Moya a toujours été "un père spirituel" pour Rafael Nadal. Ils ont toujours été très proches, bien que Moya se soit occupé de Milos Raonic pendant un temps. Quant à Ivan Ljubicic, entraîneur de Roger Federer depuis janvier 2016, ce choix s'était vraisemblablement fait au départ pour essayer de comprendre le jeu d'un autre rival, Novak Djokovic. Il est bien plus que cela aujourd'hui puisqu'il pourrait lui apporter un 18ème titre du Grand Chelem.
Toutes ces nouveaux choix, ces nouveaux projets réalisés par ces deux grands hommes les ont changés, mais n'ont pas changé leur envie de gagner. Cette finale sera sans doute très différente de celle de 2009, aucune larme ne pourra émaner de ces deux joueurs, si ce n'est des larmes de joie. Le public qui n'aurait pu rêver mieux sera présent. Ce match pourrait être "l'un des plus grands matchs de tous les temps" indiquait Andy Roddick. Comme le contredire ? Une chose est sûre, l'émotion sera autant voir encore plus présente qu'en 2009.