Tennis. Open d'Australie - Novak Djokovic : "Affamé pour Paris"
Par Elisa CHAUVEL-JAMES le 31/01/2016 à 17:07
Vidéo - La balle de titre entre Djokovic et Murray
Novak Djokovic s'est imposé pour la sixième fois à Melbourne. Le Serbe a battu en finale de l'Open d'Australie, Andy Murray (6-1, 7-5, 7-6). Le numéro un mondial est décidément indétrônable. Sur les cinq derniers tournois du Grand Chelem disputés, Nole en a remporté quatre. En conférence de presse, celui qui joue le meilleur tennis de sa vie se dit affamé pour le titre qu'il convoite depuis longtemps : Roland-Garros.
Qu'est-ce qui a fait la différence contre Andy ce soir selon vous ?
Et bien, je pense que j'ai bien débuté ce match, comme je l'ai fait en demi-finale contre Roger avec peu de mauvaises choses. Je suis actuellement agressif et j'ai joué de la façon dont je voulais jouer contre lui. J'ai exécuté le plan parfaitement pendant un set et demi. J'ai fait une pause dans le second. Je sentais qu'il était plutôt neutre dans le fond du court et cela me permettait de contrôler les échanges. J'avais plus de temps. Puis, il a commencé à mieux servir. Il est revenu dans le match. Le second set a été décidé en quelques points. Puis il y a eu le troisième. J'ai pensé que je pouvais faire mieux dans mes jeux de service quand j'ai eu le break sur les deux sets. Mais le mérite lui revient pour se battre cela montre pourquoi c'est l'un des meilleurs du monde. Il m'a vraiment fait travailler. Il y avait beaucoup de longs échanges. Nous étions tous les deux essouflés à la fin du second et troisième set. Mais c'est ce à quoi vous vous attendiez. Comme je le disais, je savais qu'en jouant contre Andy, je devais être patient et construire mes points. J'ai évidemment essayé d'être celui qui allait prendre la première initiative et être plus agressif. Ce n'était pas toujours possible parce qu'il changeait toujours de tactique et il jouait mieux dans le troisième. Dans les gros points, j'ai su prendre la direction.
Y a-t-il une signification particulière dans ce trophée et pour quelle raison ?
Bien sûr. Je veux dire, chaque titre du Grand Chelem est très significatif à sa manière. Ici, c'est parce que j'ai marqué l'histoire ce soir en égalant les six titres de Roy Emerson. Je suis vraiment honoré d'être mentionné aux côtés de légendes de ce sport par Bjorn Borg. Je ne peux pas mentir en disant que je ne pensais pas à cela. Bien sûr c'était dans un coin de mon esprit. En entrant sur le court, je savais que j'avais une chance d'entrer dans l'histoire. Cela a été une grande motivation et c'était impératif de bien jouer. J'ai essayé de ne pas trop y penser, mais c'était un encouragement comme un but à atteindre.
Est-ce que vous vous êtes pincé ? Six titres à l'Open d'Australie, onze titres du Grand Chelem.
Comme je l'ai dit, c'est un grand honneur. Je ne prends rien pour acquis. Même si j'ai gagné quatre des cinq derniers tournois du Grand Chelem que j'ai joué. C'est phénoménal. Je suis très fier de cela comme de mon équipe. Nous travaillons très dur pour être dans cette position et nous devons nous en réjouir. Nous devons chérir chaque moment quand nous en avons l'opportunité maintenant. Il n'y a pas de doute que je joue le meilleur tennis de ma vie depuis les 15 derniers mois. Tout va bien, dans le privé aussi. Je suis devenu un père et un époux, j'ai une famille. Je suis au moment de ma vie où tout fonctionne en harmonie. Je vais tout faire pour que cela continue.
Quelles sont les deux ou trois choses qui sont la raison de ce succès ? Quelle est la clé de votre état d'esprit ?
Je ne peux pas choisir une chose et dire le secret de ma réussite même si je sais que les personnes aimeraient savoir ce qui pourrait expliquer cela. Mais ce n'est pas facile. Si c'était facile de dire que c'est une ou deux choses, alors beaucoup de personnes le ferait. Il y a en effet, beaucoup d'années de dur travail, de sacrifice et de dévouement. Pas seulement avec des séances d'entraînement mais aussi avec des choses qu'un joueur de tennis doit faire et aussi un style de vie à adopter. Essayer de consacrer la majeure partie de votre travail à faire de vous une meilleure personne et le meilleur joueur possible.
Qu'est-ce qui a changé dans votre jeu ? L'année dernière à Monte-Carlo vous perdiez toujours ou presque le premier set. Cette année, vous avez gagné 6-1 contre Nadal à Doha en 30 minutes, 6-1 contre Federer en 24 minutes et ce soir 6-1 contre Murray en 30 minutes.
Cela serait merveilleux si le tennis pouvait se jouer en un seul set ! Bien sûr c'est très plaisant de jouer de cette façon contre ces gars. Contre Nadal c'était au meilleur des trois sets mais ici au meilleur des cinq. J'ai joué deux premiers sets étonnants contre Roger mais j'ai perdu le troisième et il n'était pas loin au quatrième. Dans les Grands Chelems vous ne pouvez pas bien jouer dans les deux premiers sets et perdre le focus. Ce match aurait pu aller en cinq sets. J'ai l'expérience de jouer contre ces gars, d'être sur une grande scène, connaître l'importance et la valeur de ces tournois et de me battre pour le trophée. je crois que cela aide.
Êtes-vous un loup affamé pour Paris ?
Je suis très affamé. Mais le loup doit manger différents repas pour avoir Paris. Paris est le dessert.
Propos recueillis par la rédaction de TennisActu à Melbourne.