Tennis. Roland-Garros - Caroline Garcia, la dernière Française !

Belle performance ! Caroline Garcia, la dernière Française encore en lice, s'est qualifiée pour les huitièmes de finale en dominant facilement la Roumaine Irina-Carmelia Begu 6-1, 6-3. Désireuse de faire mieux que contre Shuai Peng au tour précèdent, Caroline Garcia est arrivée sur le court Suzanne Lenglen déterminée et a réussi un break d'entrée qui lui a fait beaucoup de bien pour la suite de la rencontre. Avec seulement 13 fautes directes dans la rencontre, Caro Garcia a été très appliquée et a souvent poussé à la faute son adversaire. Satisfaction pour la Française qui voulait améliorer son jeu et qui devra être au top avant de défier Angelique Kerber 12e mondiale. 

Vidéo - Roland-Garros - Caro Garcia, la dernière Française en lice

Félicitations d'être passée au quatrième tour ! Etes-vous heureuse de la manière dont vous avez réussi à conclure, même si c'est devenu très difficile ?

Oui, bien sûr, je suis très contente d'avoir remporté ce match. Comparé à mes deux premiers matchs, j'ai mieux joué. Mes balles étaient plus propres. C'est ce que j'ai essayé de corriger hier et ce matin. Je suis vraiment ravie d'avoir mieux joué aujourd'hui. Je devais jouer mieux parce qu'Irina est toujours une battante et elle n'a jamais de balles faciles. C'est donc compliqué. À la fin du match, c'était un peu tendu. J'ai eu deux occasions de balles de match. Je n'ai rien pu faire, mais j'ai gardé mon esprit positif et j'ai réussi finalement.

Est-ce que je peux vous poser une question sur le prochain tour ? Vous allez jouer contre Kiki Kerber ou Bertens, est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous pensez des deux ? Je sais que vous avez eu un match récemment à Madrid contre Kiki.

C'est évident que cela va être un duel. J'ai joué contre Bertens à Madrid et je dois dire que je ne pouvais pas mieux jouer ce jour-là. Mais elle joue toujours un superbe tennis sur terre battue. Elle a eu une bonne expérience aussi par le passé sur Roland-Garros. J'essaierai de tirer des enseignements de mes erreurs à Madrid et de mieux jouer. J'ai joué contre Angie aux Etats-Unis. Elle joue mieux cette année. Elle a eu une année compliquée l'an dernier, mais elle a fini quand même parmi les 20 meilleures. C'est difficile avec elle de retourner les balles. Je vais essayer de passer au tour suivant quand même.

Tu disais en anglais que tu t'es beaucoup mieux sentie ; est-ce que c'est lié à l'entraînement d'hier ?

J'étais contente de ma victoire contre Peng mais je savais que je ne frappais pas bien la balle, que ce n'était pas ce que j'avais envie de faire. C’est tout le temps important de gagner. On dit que si tu dois gagner avec le manche, tu gagnes avec le manche. Ce n'est pas ce que j'ai envie de produire dans un tournoi du Grand Chelem et ce n’est pas comme ça que je progresserai ou que j’irai loin. Dans l'entraînement d'hier, j'ai essayé de me remettre en cause et de remettre beaucoup d'intensité. On a travaillé plusieurs choses. Il y a eu beaucoup de choses positives, même si je n'ai pas tout le temps réussi à tout mettre dedans. J'ai réussi à m'appuyer sur ça dans mon match aujourd'hui comme à l’échauffement entraînement de ce matin. Cela m'a beaucoup servi pour frapper la balle avec plus de confiance, et justement frapper mieux la balle et gêner plus mon adversaire.

Quel sentiment cela vous a procuré de voir un Lenglen pas totalement rempli alors qu’on est un samedi après-midi, un troisième tour, il y a du soleil. Cela aurait peut-être mérité d'être plus rempli en tout cas pour une Française à ce niveau de compétition ?

Cela ne m'a pas choquée. Parfois, les premiers jeux les gens sortent entre les deux matchs pour aller chercher quelque chose à boire et ils reviennent. Quand j'ai regardé le public à la fin, il y avait beaucoup de monde j'étais très contente.

Comment on conclut un match à Roland-Garros ? Est-ce plus difficile que dans d'autres tournois ? Aujourd'hui, je sais que cela n’a pas été évident. Est-ce que quelque chose est différent ici ?

Conclure un match en règle générale n'est jamais facile, surtout quand tu mènes largement, l’adversaire n'a plus rien à perdre, il lâche donc plus ses coups et il suffit que cela rentre. Du coup, tu te tends un peu. Contre des joueuses à ce classement, cela se joue à pas grand-chose. Une ou deux fautes, jouer moins précis : la fille prend plus possession du terrain et cela change la tendance. Sur les balles de match que j'ai eues, je n'ai pas grand-chose à me reprocher. Elle fait de très bons services. Sa deuxième balle remonte super haut, je la remets comme je peux, elle me fait après un coup droit gagnant, c’est bien joué mais j’ai essayé de continuer à aller chercher ce point, à être positive, et c'est ce que j'ai réussi à faire.

On ne va pas porter malheur à Pierre-Hugues, mais il est possible que tu sois la seule représentante française et français en deuxième semaine. Si c'est le cas cela va te rajouter une certaine forme de pression ?

L'année dernière, c'était le cas, même si Kristina avait perdu en quarts, j’ai joué un jour après, donc je finissais dernière française. Cela ne met pas plus de pression que ça que d'être la dernière Française. Un Grand Chelem c'est difficile pour tout le monde. Tout le monde veut aller loin. On a plus ou moins de succès. Aujourd'hui, c'est moi peut-être la dernière, peut-être pas. J'essaie juste de faire mon chemin, de profiter au maximum d'être à Roland-Garros. Je vais voir jusqu'où cela me mène. Chacun essaie de faire son chemin, cela marche plus ou moins bien. Tout le monde se remet en question et cela a bien progressé pour tout le monde.

Ton père disait que des tournois comme Wuhan Pékin étaient plus physiques et un Grand Chelem plus mental. Comment tu le ressens ?

Wuhan Pékin, c'est des grands tableaux dans une petite semaine, tu as ton premier tour, tu as un jour de repos mais après tu enchaînes tous les jours. Quand j'ai joué Wuhan Pékin, j'ai joué Pékin tous les jours 5 matchs d'affilée. C'est donc assez intense. Les Grands Chelems, à part à la fin des tournois parfois, tu as toujours un jour de repos entre. Nous, on fait que trois sets donc c'est comme d'habitude. Tu as le temps de récupérer avec un jour entre. Mentalement, il faut réussir à rester tout le temps dans ton tournoi. Il y a des distractions d'extérieur, des trucs à faire, tu peux entendre des choses sur toi bien ou mauvaises. Il faut réussir à bien rester concentrée parce que justement, tu as plus de temps entre tes matchs et tu as le temps de te perdre un peu et de réfléchir. Tu as à chaque fois 24 heures pour penser à ton match, à comment cela va se passer, etc. Mentalement, c'est donc beaucoup plus difficile.

Tu as de nouveau demandé à jouer sur le Lenglen aujourd'hui ? Si c'est le cas, redoutes-tu de jouer sur le Central ?

Aujourd'hui, je n'ai pas demandé à jouer sur le Lenglen particulièrement.

Cela s'est fait tout seul ?

Oui, aujourd’hui, c’était comme ça.

Et jouer sur le Central ?

Pour aujourd'hui, je n'avais pas demandé le Lenglen ou le Chatrier. Je suis ouverte à jouer sur le Chatrier comme le Lenglen. C'étaient des superbes matchs au Lenglen, j'étais contente de le partager avec le public du Lenglen. Si je dois aller sur le Chatrier, je serais aussi très contente.

Malgré tout, as-tu une préférence entre Bertens et Kerbert ? Peux-tu parler des ajustements tactiques selon que tu dois jouer l’une ou l’autre ?

Je n'ai pas de préférence. C'est deux très bonnes joueuses. Bertens est toujours redoutable sur terre battue, elle est en confiance, elle a bien joué à Roland-Garros dans le passé. Kerber, c'est un jeu différent. Elle est gauchère, elle est peut-être un peu moins à l'aise sur terre battue, mais cela reste une bonne joueuse qui se déplace très bien. Cette année, elle est plus performante dans ses résultats. Je n'ai pas de préférence. Cela va être un combat, il y aura de longs rallyes, il faudra que je sois prête. Ce sera un match différent si c'est l'une ou l'autre. Il faudra que j'arrive à mettre mon jeu en place comme d'habitude, tout en gardant de la maîtrise.

En dehors de tes matchs, as-tu le temps de regarder d'autres matchs ou ce n'est pas du tout dans ta routine, par exemple dans un tournoi comme Roland Garros, des matchs féminin ou masculin.

Non, pas trop. Peut-être deux ou trois jeux par-ci par-là. Mais je n’ai pas trop regardé. Les journées passent vite. J’essaie de ne pas me mettre trop devant la télé, il y a des choses plus intéressantes à faire. Cela passe vite donc je n'ai pas trop regardé.

Ce n'est pas trop ton jour, mais est-ce que tu vas jouer avec le public : est-ce que tu vas t'en servir ? Cela peut être une arme face à ton adversaire ?

Oui, mais généralement ils s'y mettent tout seuls ! C'est top, c'est tant mieux. Cela dépend comment je le sens. Ce n'est pas trop dans mon caractère et dans mon style d'aller les chercher pour un point qui sort de l'ordinaire. J'essaie de faire mon jeu, de me battre à fond, de donner mon maximum. S'ils veulent s'emballer, tant mieux. Si à un moment donné je pense qu'ils peuvent plus donner, j'irai peut-être les chercher. J’essaie d’abord d’être concentrée sur moi-même. Pour l’instant, à chaque fois, ils se sont très bien manifestés, il y avait un bel engouement. Ils aimaient mon jeu, ce que je produisais, et c'est le plus important pour moi : qu'ils m'apprécient, en étant naturelle. C'est largement ce qu'ils font depuis le début. C'est un plaisir à chaque fois.

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