Tennis. Roland-Garros - Halep : "Je gagne plus parce que je souris plus !"
Par Alexandre HERCHEUX le 02/10/2020 à 20:45
"La positive attitude" chantait Lorie en 2004. Le pouvoir de cette chanson a visiblement contaminé Simona Halep ! Tout va bien pour la Roumaine à Paris. Ce vendredi, elle a déroulé contre Amanda Anisimova, 6-0, 6-1, pour filer en huitième de finale. En grande forme et semblant monter en puissance, Halep est la favorite et a peut-être trouver l'une des clés pour rayonner sur le circuit : le sourire.
Vidéo - Roland-Garros 2020 -Simona Halep, la grande favorite... !
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"Cette pandémie m'a montré combien j'aime ce sport"
On sent heureuse Simona Halep heureuse d'être dans la capitale et de pouvoir jouer au tennis. Le confinement n'est sans doute pas étranger à tout cela la Roumaine l'a d'ailleurs reconnu en conférence de presse. "Cette pandémie m'a montré combien j'aime ce sport, j'aime bien être sur le circuit. Je me suis reposée, j'étais vraiment bien en reprenant et en allant sur les courts, parce que je suis restée à la maison longtemps et je me suis reposée. J'ai bien aimé ce retour. Recommencer à ce moment-là, d'être à Paris, une très belle ville, c'est fantastique. J'essaie de faire de mon mieux, d'en profiter au mieux et d'être là. D'être là, cela me suffit, vous savez", a-t-elle d'abord expliqué.
"Ma vie ne dépend plus du tennis"
Et toute cette joie de vivre semble avoir un impact sur le court. La numéro 2 mondiale en est convaincue. "Je gagne plus parce que je souris plus, oui, oui. Ma vie ne dépend plus du tennis. J'en profite et je suis contente quand je suis en train de jouer, je crois que c'est une bonne raison pour bien jouer une fois que je suis sur les courts", a-t-elle confié. Son sourire pourrait faire des ravages Porte d'Auteuil car à la fin de la première semaine, la gagnante de l'édition 2018 est plus que jamais la grande favorite de l'épreuve.
😳⚡ C'est ce qu'on appelle une démonstration !
— France tv sport (@francetvsport) October 2, 2020
En 54 minutes, Simona Halep expédie Amanda Anisimova en deux sets secs (6/0, 6/1) et se qualifie pour les huitièmes de finale #RG20
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Tu nous as dit, Simona, que tu devais changer ton jeu. Qu'est-ce qui t'a plu dans ton jeu aujourd'hui ?
J'étais plus agressive. C'est ce qui m'a plu. J'avais vraiment le jeu en main. L'année dernière, je jouais vraiment derrière la ligne de fond. Elle pouvait jouer court, sortir son propre jeu, et lorsqu'elle place bien ses balles, elle décoche des coups très dangereux. Elle joue très bien d'ailleurs. Aujourd'hui, j'ai bien fait mon boulot. J'ai un peu changé ma tactique.
Bien joué, Simona.
Merci.
Peux-tu nous parler du deuxième jeu du match où il y avait 5 balles de break ? Tu les a toutes servies, tu as passé tous les premiers services, c'était un jeu fabuleux. Dirais-tu que c'était un point de basculement pour toi ?
Bien sûr, ces points ont beaucoup compté parce que 1 partout, c'est différent de 2 à 0. Je savais que c'était important pour moi de bien placer mes services dès le début. Elle, elle est difficile comme adversaire parce qu'elle sort des coups très agressifs. J'ai dû rester sur chaque point, chaque balle et ne pas laisser passer les balles ni les moments les plus importants.
Est-ce que tu penses qu'Amanda, comme toutes les jeunes joueuses, ont généralement une bonne première saison, et au bout de la deuxième, comme les joueuses savent comment elles jouent, il est plus facile d'adapter son jeux ?
C'est vrai. Si on a déjà joué contre quelqu'un, on sait à quoi s'attendre après. Elle est très jeune, il lui reste encore beaucoup d'années à jouer. Elle sent sans doute un peu la pression. Elle sera sans doute très haut dans les classements.
Bonjour Simona. Je crois récemment que tu as dit que c'est la période la plus longue de ta carrière pendant laquelle tu n'as pas joué. Cela t'a permis de prendre du recul et de voir comment tu aimes le tennis ?
Oui, cette pandémie m'a montré combien j'aime ce sport, j'aime bien être sur le circuit. Je me suis reposée, j'étais vraiment bien en reprenant et en allant sur les courts, parce que je suis restée à la maison longtemps et je me suis reposée. J'ai bien aimé ce retour. Recommencer à ce moment-là, d'être à Paris, une très belle ville, c'est fantastique. J'essaie de faire de mon mieux, d'en profiter au mieux et d'être là. D'être là, cela me suffit, vous savez.
Sens-tu la pression un peu comme Rafa, en début de tournoi ? Même s'il a beaucoup gagné, toi tu es numéro 1. Williams est sortie, Pliscova est sortie, donc les meilleures joueuses, enfin certaines sont sorties du circuit. Tu as l'impression que tu as plus de responsabilités maintenant ?
Non, et je ne sens pas non plus la pression. Bien sûr, je m'attends à jouer bien. Je me sens bien, j'ai tout en main, je suis en forme. Mon corps tient bien mais bien sûr, après, ce qui compte, c'est de gagner tous les matchs. Ce qu'il faut, c'est que je sorte le meilleur de moi à chaque fois que je suis en train de jouer.
Après, on verra. Je ne pense pas aux résultats, vous savez. J'essaie de saisir toutes les occasions dès que je joue. Je ne pense à rien d'autre, même pas au titre. Il est très loin déjà. Et il y a beaucoup de joueuses qui jouent très bien, qui en plus sont encore dans le tableau principal. Je n'ai aucune attente particulière.
Je me souviens après Wimbledon, l'année dernière, tu nous as dit que tu avais perdu contre Amanda à Roland-Garros, cela t'avait motivée pour t'améliorer à Wimbledon. Cela t'avait un peu secouée ? Cette défaite a été importante pour toi ?
À chaque fois que l'on perd, c'est important selon moi. Si on arrive après la défaite à voir ce qui n'a pas marché, on peut s'améliorer. C'est ce que j'ai fait, je crois. J'étais déçue, je m'en souviens très bien d'ailleurs. C'était à cause de moi et ma façon de jouer. Ce n'est pas parce que j'avais perdu le match, c'est parce qu'elle jouait très bien à ce moment-là, mais je lui ai laissé l'occasion de jouer son meilleur tennis. Selon moi, je me suis dit : « Tiens, travaille sur des choses pour t’améliorer dans le sens de ton jeu ». Je me suis beaucoup améliorée et cela m'a permis de faire mieux, et ceci en une période d'un an.
Maintenant que tu as cette expérience, tu sais ce que c'est que Roland-Garros. Tu joues en mai ou juin en général. Entre cela et maintenant, qu'est-ce que tu préfères ?
Les deux, ce serait possible une fois en mai, une fois en septembre ? Ce serait génial !
Aujourd'hui, c'est le jour du sourire. Il y a quelques années de ça, tu nous as dit qu'en début de carrière, tu te critiquais beaucoup. Ensuite, tu t'es dit : "Je veux être plus contente, positive et je veux sourire plus." Alors, ma question, en ce jour du sourire, c'est : est-ce que tu souris plus maintenant parce que tu continues à gagner ou tu gagnes plus maintenant parce que tu as décidé de plus sourire ?
Deuxième cas, je gagne plus parce que je souris plus, oui, oui. Ma vie ne dépend plus du tennis. J'en profite et je suis contente quand je suis en train de jouer, je crois que c'est une bonne raison pour bien jouer une fois que je suis sur les courts.
Je reviens aux meilleures joueuses, qu'est-ce que ça veut dire des joueuses les plus connues, qui sont sorties du tableau et qui ne vont pas très loin et les têtes de série ?
Le tennis dames, comme je le dis depuis longtemps, est plus ouvert que le tennis messieurs. N'importe quelle joueuse peut jouer n'importe quel match, parce que le niveau de jeu est très élevé. On est toute proche l'une de l'autre. En fait, c'est le mental qui compte. Notre style, notre jeu est quasiment le même. Tout le monde joue beaucoup, tout le monde a le désir d'aller loin, de s'améliorer, de gagner des matchs. Le niveau est très élevé. Et donc, comme je le disais, c'est le mental qui vient jouer un rôle, qui est très important de nos jours. Je pense qu'il y a peut-être des joueuses qui sont fatiguées, d'autres qui n'ont pas retrouvé leur rythme après la pandémie et qui perdent, mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
Tu nous dis que ta joie maintenant ne dépend pas que du tennis. Quand as-tu changé et pourquoi ? Est-ce volontaire ou c'est venu parce que tu as gagné des Grands Chelems ?
J’ai travaillé autrefois. Je me suis dit : « Attention, tout ne repose pas que sur le tennis ». Ma vie n'est pas basée sur le tennis. J'ai une vie à part. La pandémie m’a beaucoup aidée pour changer ce qui était en moi. Je suis plus à l'aise, je me relâche et je vois que les problèmes principaux sont les problèmes de la vie, et non pas les problèmes liés au tennis. J'ai la chance de pouvoir jouer ce grand tournoi. Je me sens bien. Je ne sais pas trop comment expliquer tout le cela. Je ne sais pas si cela va perdurer. En tout cas, ma forme est bonne, je me sens confiante. Nous verrons ce qu'il se passe l'année prochaine ou dans quelques mois. J'ai déjà appris à vivre au jour le jour. J'ai beaucoup appris pendant la pandémie.
Après avoir gagné ton deuxième Grand Chelem à Wimbledon l'année dernière, tu nous as dit que tu te concentrais sur les titres internationaux, les Jeux Olympiques, la Fed Cup. D'où vient cette soif de victoire ? C'est-à-dire ton désir de jouer un autre Grand Chelem, ici, à Paris ? Était-ce un défi ou est-ce grâce à la pandémie, puis ensuite tu as joué beaucoup sur la terre battue ?
J'ai passé beaucoup de temps à la maison et je me suis entraînée uniquement sur la terre battue pendant 5 ou 6 mois. Je suis en pleine confiance. Il n'y a rien de secret là-dedans, ce n'est pas une clé à ce mystère. Je me sens bien, détendue et en pleine forme. Physiquement, je me sens bien. Si mes jambes sont fortes, je peux jouer un très bon tennis.