Tennis. Roland-Garros - Les opposants sur le plan B de Gramblat
Par Thibault KARMALY le 11/10/2016 à 20:03
Vidéo - FFT - Le projet du nouveau stade Roland-Garros
Alors que la liste des procédures lancées contre le projet de la Fédération Française de Tennis (FFT) pour l'extension et la modernisation de Roland-Garros semble interminable, Alexis Gramblat, candidat à la présidence de l'instance lors des prochaines élections en face de Jean-Pierre Dartevelle (vice-président actuel) et Bernard Giudicelli (secrétaire général), a dévoilé son plan B pour l'extension et la modernisation des courts de Roland-Garros. Un projet alternatif qui serait "soutenu par les associations opposées au projet de la FFT." C'est pourquoi Tennis Actu a donné la parole à ces opposants par la voix d'Agnès Popelin, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au titre de la protection de la nature et de l'environnement, Ann-Katrin Jégo, membre du Conseil de Paris (16e arrondissement, groupe UDI-Modem), ainsi qu'à Philippe Toussaint, président de l’association des Vieilles Maisons Françaises (VMF). Soutiennent-ils le projet d'Alexis Gramblat et le cas échéant, pour quelles raisons ? Leurs réactions à retrouver ci-dessous.
"Associer pérennité, avenir et développement durable du tournoi"
Invitée à réagir au plan B d'Alexis Gramblat par la rédaction de Tennis Actu, Agnès Popelin, qui est membre du CESE au titre de la protection de la nature et de l'environnement et représentante des associations et fondations agissant dans le domaine de la protection de la nature et de l’environnement, et fréquente Roland-Garros depuis les années 70, considère que le projet d'Alexis Gramblat est avant tout celui de l'apaisement. "C’est un projet qui propose l’apaisement, ce qui va dans le sens de ce que nous préconisons depuis 5 ans. Alexis Gramblat a accepté de nous rencontrer, ce que n’ont pas fait les deux autres candidats. Il a pris le temps d’écouter notre point de vue, à savoir : nous comprenons la position de la FFT de garder le tournoi de Roland-Garros à Paris, mais pour associer pérennité, avenir et développement durable du tournoi, il fallait changer de projet. Alexis Gramblat nous a écouté, et a tenu compte du fait que nous voulions absolument protéger les Serres d’Auteuil. A partir de là, lui et son équipe ont commencé à phosphorer autour d’un projet qui prend en compte les besoins du tournoi et notre demande." En outre, la militante associative voit plusieurs aspects positifs à la couverture de 3 toits et non d'un seul. "Cela permettrai de ne pas faire de ségrégation entre des « bénis des Dieux » qui auront le droit à un toit sur le Chatrier, et ceux qui verront la pluie tomber sur le Lenglen ou sur le Court n°1. On a vu que le dernier tournoi a été calamiteux niveau météo, on se rappelle de Guy Forget clamant « Il nous le faut ce toit, il nous le faut ce toit », certes, mais il nous le faut sur les trois courts. Ce qu’il faut garantir, c’est le confort du spectateur, garantir le déroulé des matches et le tableau quotidien de Roland-Garros, garantir les droits de diffusion, qui permettront le jackpot à 20h avec de belles affiches programmées en night sessions comme il en existe aux Etats-Unis et en Australie. Ainsi, cela augmentera la fréquentation sans augmenter la capacité, tout en améliorant le confort des spectateurs qui seront sous un toit et en assurant une diffusion continue et en prime-time."
"Le bon sens impose d’aller vers une solution raisonnable"
Pour Ann-Katrin Jégo, membre du Conseil municipal de la ville de Paris (16e arrondissement, groupe UDI-Modem), le projet d'Alexis Gramblat permet la reprise du dialogue et sortir du bloquage par une troisième voie : celle d'une solution de consensus. "On restait sur une situation bloquée pour les riverains et les associations environnementales. Un certain nombre de recours judiciaire étaient en cours et Alexis Gramblat a fait part d’un autre projet pour proposer une troisième voie. Cela permettrait de trouver un consensus. Cela m’a paru intéressant de sortir de ce point de crispation et des méthodes un peu autoritaires qui étaient, je pense, à l’origine du souci. Il faut en sortir pour les dirigeants de la FFT, pour les habitants du XVIe et pour Paris, car ce n’est pas une bonne image qui est renvoyée quand on attaque les Serres d’Auteuil à coups de pelleteuses dans l’optique des Jeux olympiques 2024. Il faut sortir par le haut de cette situation. C’est le bon sens qui impose d’aller vers une solution raisonnable, qui permette à tout le monde à la fois de répondre au cahier des charges pour avoir, dans Paris, un tournoi qui réponde aux exigences du Grand Chelem, qui accompagne la candidature pour les JO et qui satisfassent les habitants et les associations. Tout le monde y gagnerait", nous a notamment confié l'élue.
"Ce sera aux adhérents de la FFT d’en juger au moment des élections"
Enfin pour Philippe Toussaint, président de l’association des Vieilles Maisons Françaises (VMF), le litige sera au centre des élections présidentielles de la FFT en 2017 et ce sont seront aux adhérents de choisir quel projet doit être porté. "Nous ne sommes pas contre Roland-Garros en soi. Nous prenons acte du fait que la décision a été prise de le maintenir à Paris. Nous ne remettons pas en cause ce choix. Maintenant, un tournoi dans Paris nécessite-t-il de mettre à mal le jardin des Serres d’Auteuil ? La FFT n’a jamais voulu en discuter avec nous. Nous somme de l’extérieur mais nous pouvons dire ceci : c’est très important qu’un candidat à la présidence de la FFT ouvre la voie d’un vrai débat, que nous demandons depuis 5 ans. Alexis Gramblat a fait ce que les dirigeants de la FFT n’ont jamais cherché à faire : il a pris contact avec nous pour connaître nos préoccupations et nos arguments. On a essayé de lui démontrer qu’en travaillant autrement, on pouvait respecter le cahier des charges de la FFT tout en ne touchant pas aux Serres d’Auteuil. Il a eu une démarche d’écoute pour vraiment prendre conscience du fond du problème.Gramblat a eu l’idée de dire : couvrir trois terrains est nettement plus important que d’aller dans les Serres d’Auteuil. De ce point de vue, sa démarche est très originale et très intéressante. Ce sera aux adhérents de la FFT d’en juger au moment des élections. Je pense qu’il est tant que les gens comprennent qu’on peut sortir de cette situation par le haut avec un projet qui recueille, effectivement, l’accord des associations. C’est assez frappant de voir les deux démarches : l’une qui conduit dans un cul-de-sac, et l’autre qui cherche à sortir par le haut", nous a notamment déclaré Philippe Toussaint.
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