Tennis. Roland-Garros - O. Dodin : "Mon inconstance m'a fait perdre"
Par Clémence LACOUR le 31/05/2017 à 23:42
39 coups gagnants, 46 fautes directes : Océane Dodin aura eu à portée de sa raquette le troisième tour de Roland-Garros. Elle a réussi, selon les stats du match, à perdre un match en remportant plus de points que son adversaire du jour. En conférence de presse d'après-match, la Française a reconnu qu'elle avait manqué de constance durant son match. Elle est consciente de sa marge de progression.
Vidéo - Océane Dodin : "Mon inconstance m'a fait perdre"
Océane, vous avez fait jeu égal avec elle. Malheureusement, cela s'est joué sur quelques détails, quels sont ces détails selon vous ?
C'est flagrant : le service. Je ne savais pas à quoi m'attendre en arrivant. Je ne l’avais jamais jouée. C'était la première fois. Je savais qu'elle m’était beaucoup d'effet dans sa balle, beaucoup de lifts. J'ai eu du mal à m'adapter au début, j'ai été assez surprise par le rebond. Au deuxième, j'ai été plus stable sur mon service. J'ai essayé de changer ce qui n'allait pas. Au troisième, malheureusement, c'est revenu. C'est assez frustrant de perdre sur des détails.
Justement, est-ce qu'à chaud, vous arrivez quand même à apprécier le fait de la voir pousser aussi loin ou est-ce que c'est vraiment cette frustration d'avoir eu la possibilité de le gagner qui prédomine ?
Les deux forcément. Je préfère faire 6-3 au troisième que de me prendre 2 bulles, c’est sûr. C'est forcément frustrant parce que je ne passe pas loin : 7-6 (5), 5-7 6-3, c'est toujours frustrant, que ce soit contre Kuznetsova ou la 200e mondiale. Pour le moment, je suis plus frustrée, quand même contente, mais il faut que je prenne un peu de recul pour voir le positif. Je le vois mais pas encore totalement.
Tout le troisième set, le public du numéro 1 était à fond derrière vous, manifestait beaucoup. Est-ce que cela vous a aidée ?
Oui, beaucoup je n'avais en fait jamais joué avec un public aussi fou ! C'était assez incroyable. J'ai eu des frissons à la petite hola à 4-3. Je perds 4-1. Je me disais pas que c'était fini mais en soi quand on perd 4-1 au troisième on a le petit démon qui nous dit : « ça y est, tu vas rentrer chez toi ». J’essayais de le mettre de côté et 4-2 4-3 avec le public qui m'a aidée à revenir. Et voilà c'est incroyable. Il n'y a qu'ici qu'on peut jouer dans de telles conditions.
On vous a même vue complice avec le public de façon assez incroyable. Est-ce que vous cherchiez aussi finalement à vous enlever une forme de pression ? Est-ce que c'était inconscient ou voulu ?
Nerveux et conscient, il y avait les deux. Il y a eu un point assez incroyable, je ne pensais jamais le gagner. Elle me remet la balle 2 fois dessus sur un smatch à 200, je lui remets je ne sais comment, elle fait un bois, j’arrive à gagner. Je lève les bras. Cela ne m'arrive pas souvent car j'essaie de rester concentrée dans mon truc. Là, j'étais obligée, je me suis dit : « Tu ne peux pas ne rien faire et faire comme s'il n'y avait rien eu ». Donc voilà, j'ai essayé de faire des sourires pour me détendre de temps en temps parce que c'était un match très accroché avec beaucoup d'émotions. Cela me faisait du bien de lâcher quelques sourires.