Tennis. Roland-Garros - Simon : "Nishikori, futur balayeur de lignes"
Par Quentin BALLUE le 01/06/2018 à 17:43
Pas de miracle pour Gilles Simon. Opposé à Kei Nishikori, 21e joueur mondial, le Français a subi la loi du Japonais au troisième tour de Roland-Garros. Les deux hommes se retrouvaient sur le court pour la première fois, et le Niçois a fini par s'incliner après 2h01 de jeu, malgré le soutien du public (3-6, 1-6, 3-6). Comme en 2009, 2012, 2014 et 2016, Simon est éliminé au troisième tour. En conférence de presse après sa victoire au deuxième tour contre Sam Querrey, le Niçois a reconnu que la fatigue était présente avec un enchaînement de 7 matchs en 10 jours. Les limites physiques de Gilles Simon ont été très claires et l'ont empêché de tenir tête au Japonais, même si ce n'est pas la seule explication. Dans le jeu, le Japonais n'a laissé aucun répit au Français et a pris beaucoup de risques comme à son habitude en touchant énormément de lignes, ce qu'a déploré Gilles Simon avec humour en conférence de presse. Après Maxime Janvier et Benoît Paire, Nishikori confirme quant à lui son rôle de bourreau des joueurs français Porte d'Auteuil.
Vidéo - Roland-Garros - G. Simon : "Contre Nishikori, tout est dur"
On a le sentiment qu’il n'y avait pas grand-chose à faire finalement, tu t'es battu, tu es allé au bout mais il y avait une réelle différence, aujourd'hui en tout cas, sur le terrain. Comment tu sors de ce match ?
C'était un match difficile. C'est un match qu'il a réussi à se rendre facile… On est resté deux heures quand même pour un score aussi sévère, c'est qu'il y avait quand même match. Il a en fait gagné tous les moments importants. À part peut-être le premier où j'ai 3-0 0-40 et j'arrive à faire un très bon jeu pour revenir, faire 3-1 et mettre la pression derrière. Mais derrière toutes les balles de break, tous les jeux accrochés, il les a tous gagnés, sans exception. C’est difficile. J'ai fait deux ou trois matchs comme ça sur cette tournée de terre battue. J'en ai fait un face à un Khachanov, un face à Dimitrov. Le début, c’est proche, les échanges sont difficiles parce que lui... À 6-3, il a les jambes qui tirent, il s’étire, on se demande s’il ne va pas cramper non plus. C'était dur aussi de son côté. Mais à chaque fois, il a fait des bons coups quand il fallait. À chaque fois, il a sorti une bonne première, il a à chaque fois lâché un bon revers, un bon coup droit. Je n'ai pas réussi à le faire. Du coup, cela avance, cela avance et cela va toujours dans le même sens.
Vous pouvez nous parler de ce court numéro 18 qui est très particulier et qui a beaucoup de succès auprès des spectateurs et de vos sensations dans ce stade ?
C'est un court qui est assez agréable à jouer, sauf qu’il y a un bruit de malade. Il y a un concours d'ambulances autour du stade. C'est la seule chose. Sinon, c'est vrai que le court est sympa parce qu'il a un bon petit format. Il n'est pas trop grand mais il est bien dense. On est entouré partout : devant, derrière, les côtés, etc. Il est agréable à jouer. Il est sympa, juste un peu trop de bruit extérieur.
Je crois qu'à l'entraînement, c'est à chaque fois très difficile contre Nishikori, qu'avez-vous tenté de mettre en place pour ce qui se passe mal aux entraînements ne se passe pas mal aujourd'hui ?
L'entraînement, c'est toujours différent. Je voulais jouer le match et voir comment j'allais me sentir. Pour moi, il y avait deux éléments clés sur ce match aujourd'hui. Le premier est que j'avais une concentration qui n'était pas au niveau habituel. J'étais un peu en pilote automatique, qui était en-dessous du sien. Lui aussi, j’ai l’impression qu’il était un peu en mode : j'enchaîne, j'y vais, j'enchaîne. Cela se passait mieux pour lui que pour moi. Il était compliqué d'en remettre à chaque fois. Le coup où cela s'est de loin vu le plus pour moi est le retour de service. J'ai fait un très mauvais match au retour. À chaque fois, il a bien varié, il a servi avec beaucoup de précision, il a varié les effets, un peu les vitesses et à chaque variation, je faisais un mauvais retour. Je n'y arrivais pas. Il y a eu beaucoup de points de son côté où il a pu enchaîner un service, un bon coup, voire un service tout court, où j’ai donné retour, ce que je n'ai pas eu sur mon service. La combinaison de ces deux choses qui sont liées, c’est ça. Cela a été difficile, je n'ai pas pu l'agresser sur ses deuxièmes alors que c'était quand même dans le plan de base. Il a passé beaucoup de premières, autour de 70 %. La façon de lancer l'échange contre un joueur comme lui est très important. Une fois qu’on est lancé à 50/50, il est sur sa ligne parce que de toute façon, il n’en bouge pas. Je cours, mais ça va. Quand il y a eu les échanges durs et que ça devenait difficile de son côté, il y avait malheureusement toujours un point un peu rapide derrière, un service, un enchaînement, un ou deux, une faute de ma part. Contre un joueur aussi fort que lui, ça ne pardonne pas.
Tactiquement, il y a un petit regret de ne pas avoir été plus agressif, de ne pas être rentré plus ‑toujours avec cette marge de sécurité‑... Tu regrettes de ne pas l’avoir plus agressé, sur les rares occasions qu'il t'a données ?
Non, il fallait juste essayer de le faire avec plus de densité encore. Il y a des moments, il n'était pas bien non plus. Même à la fin, je pense qu’il est bien content de finir et de ne pas se retrouver à 5-4, parce que cela reste dur. Après l'agresser, oui, sur le papier, c'est toujours bien, mais quand ? Il frappe fort des deux côtés. Il joue sur sa ligne et prend des risques. Je pense d'ailleurs qu’il a une petite reconversion en balayeur de ligne qui l’attend, parce qu’il a pris un nombre de lignes… C'est dur. Quand on veut le bouger, il prend encore plus de risque. Je ne sais pas le faire à un tel niveau. Il faudrait faire ça tout le temps, tous les jours, pour pouvoir le passer face à lui. Ce n'est pas envisageable. Pour autant, il y avait à mon avis en se lançant un peu mieux dans l'échange et en lui faisant prendre des risques sur des schémas plus compliqués, il se met quand même à rater. Je bouge bien, je le défends, je le contre, etc. Il y a eu trop de schémas simples : un bon service, un bon coup droit, un bon service, un bon revers. Il a gagné 40 points aujourd'hui comme ça. Ce sont ceux-là qui font très mal à la fin.
Avec un titre, une finale et des moments plus difficiles, quel bilan tu fais à mi saison de ta saison ?
Je fais ce que je peux déjà. Je n'étais pas prêt à la question, je suis désolé. Je n'avais pas vu arriver le bilan après Roland-Garros. Cela revient bien. Paradoxalement tout est très dur. Tous les matches sont durs. Je suis à un classement où c’est difficile, il faut travailler chaque semaine. Il n'y a pas de tableau facile. Pour faire un troisième tour, il faut battre que des joueurs : un joueur qui m’avait mis une belle rouste l'année dernière, puis Sam qui est toujours difficile. Derrière, c’est soi-disant une tête de série moins bien classée mais c’est Nishi, donc ce n'est pas beaucoup plus simple. C’est dur, parce qu’il faut enchaîner, il faut bien jouer, il faut guetter les opportunités et se les créer aussi. En Inde, j'ai eu un tableau absolument affreux mais j'ai finalement réussi à gagner le tournoi. Tout est dur. Il faut être en forme tout le temps. Le jour où on baisse un peu comme aujourd’hui, au niveau du score en tout cas, c'est tout de suite très sévère. Cela fait deux ou trois jeux par set, ce n'est pas énorme. D'un côté, je me sens bien au niveau du jeu. Je bouge bien, je frappe bien, je peux faire quelque chose mais d'un autre côté, il y a toujours ce feeling, au moment où cela baisse un peu, cela ne pardonne plus du tout.
Avez-vous connaissance des propos de Fognini sur la nouvelle génération ? Cela vous dit quelque chose ?
Non, mais je lui fais confiance pour avoir sortir un truc.
Je vous dis ce qu’il a dit et vous me dites ce qu’il en a pensé. « Shapovalov est 25ème mondial, il fait des progrès mais au même âge (19 ans), Rafa avait déjà gagné Roland-Garros. Quand tu vois que son match est programmé sur le court Suzanne Lenglen alors que Muguruza-Kuznetsova est sur le court numéro 1, cela laisse perplexe. Khachanov, Rublev, Zverev, Shapovalov jouent tous bien. Mais on en fait toute une histoire ! Cela ne me plaît pas. Je ne le cautionne pas". Il leur conseille de manger des pâtes, courir et gagner des matches. Que cela vous inspire-t-il ? Vous êtes d’accord avec lui ?
J’adore Fabio. Cela ne m’inspire rien du tout pour le coup. J’adore Fabio, justement pour ça. Je ne sais pas pourquoi il a dit ça, dans quel contexte ça a été envoyé. Je trouve que c’est bien ce que font les jeunes. Ils ont de la personnalité dans leur style de jeu et leur façon d’être. Il y en a pas mal que j'aime beaucoup, qui ont en plus de super bonne attitude sur le court. Après, c'est sûr qu'au même âge, je suis bien placé pour le savoir aussi, pour avoir perdu toute ma carrière contre eux… Les 4 étaient absolument insupportables. Ils ont fait mieux mais pour autant, c'est déjà très bien. Je ne suis pas trop les médias, je ne sais pas si on en fait toute une histoire. C'est cool que des jeunes jouent bien, avec des styles de jeux plaisants, cela fait du bien.
Je voulais te faire réagir sur d'autres propos. Ce n'est pas polémique, c'est intéressant. Toni Nadal a donné une interview dans Le Monde. Il raconte qu'il s’emmerde de plus en plus dans le tennis actuel, qu’il trouve qu’il y a moins de variations dans les échanges, que les échanges ne durent pas longtemps, que les gros serveurs ont la mainmise. Il préconise de mettre des balles plus molles sur le circuit et de réduire le taille des tamis. As-tu un avis sur cette question ?
Cela fait un moment qu’on voit beaucoup juste de grands qui tapent fort, c'est effectivement plus monotone à regarder. Pour autant, c'est toujours Rafa qui gagne sur terre, Roger sur dur. Des joueurs ont beaucoup de variations dans leur jeu, comme Thiem, avec des trajectoires qui ne sont pas communes en tout cas. Il y a une grosse génération de frappeurs, qui n'a pas super envie de défendre. C'est comme ça. Finalement, il faut voir ce qui reste efficace. Aujourd'hui, on voit que les joueurs finalement qui arrivent à faire la différence pour moi restent ceux qui savent défendre. Quand je vois jouer un Zverev, qui se détache des joueurs de sa génération, ce qu’il fait mieux que les autres, c’est qu’il défend. Il ne tape pas beaucoup plus fort qu'eux. À l'arrivée, que ce soit Novac avant, Rafa… Roger, c'était un peu différent parce qu’il ne défend pas, il contre-attaque tout de suite ! Il a toujours fallu autre chose, j'ai l'impression. Ces joueurs un peu plus monolithiques ont souvent été très performants mais ont rarement été numéro un ou deux. Les joueurs qui étaient là et gagnaient les Grands Chelems avaient quelque chose en plus, notamment cette capacité à défendre et à ne pas faire que frapper le fort possible tout le temps. C'est vrai chez les hommes et les femmes aussi. Il y aura toujours des joueurs pour nous surprendre.
Au-delà de Roland-Garros, le projet de réforme de Coupe Davis va revenir sur le devant de la scène la semaine prochaine, quel regard portez-vous sur ce projet ?
Je n'en porte plus. J'attends, comme tout le monde, de voir ce qui va être fait. On en parle beaucoup. Finalement, cela change tout le temps. Il y a toujours des annonces. On ne sait pas si cela va être fait, etc. Je suis comme tout le monde spectateur de ces choses. On verra quel format on va nous sortir.
Retrouvez le Tableau complet Hommes de Roland-Garros 2018 cliquez ICI
Retrouvez le Tableau complet Dames de Roland-Garros 2018 cliquez ICI
- LE FAVORI : Rafael Nadal, évidemment. Le pari "Rafael Nadal remporte Roland-Garros" est coté à 1,40 sur Unibet.
- L'AUTRE FAVORI : Alexander Zverev / Dominic Thiem. Ces deux hommes apparaissent comme les seuls à pouvoir poser des problèmes à Nadal. Le pari "Alexander Zverev remporte Roland-Garros" est coté à 7,00 ; Le pari "Dominic Thiem remporte Roland-Garros" est coté à 8,00.
- L'OUTSIDER et LA GROSSE COTE : Marin Cilic. Si la terre battue n'est pas sa surface de prédilection, le Croate s'est installé depuis quelques temps comme une valeur sûre du top 5 mondial, et il a déjà prouvé qu'il pouvait tenir un niveau impressionnant sur deux semaines. Le pari "Marin Cilic remporte Roland-Garros" est coté à 33,00.
Tous vos Pronostics et vos Paris pour Roland-Garros c'est ICI
Ces pronostics sont donnés à titre indicatif. Vous ne saurez engager la responsabilité de l'auteur quant aux résultats des matchs. Les cotes sont susceptibles de changer jusqu'au début du match. « Jouer comporte des risques : endettement, dépendance… Appelez le 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé) »