Tennis. US Open - Noah : "Lucas Pouille un gars qui en veut"
Par Clémence LACOUR le 06/09/2016 à 16:37
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Yannick Noah a de quoi être content de ses petits protégés. Entre Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, son coeur de capitaine de Coupe Davis est comblé : tous sont en quarts de l'US Open... Et l'un d'eux au moins sera en demies. En specteur, il a pu admirer le plus jeune des trois remporter un match incroyable, au scénario improbable face à l'ogre espagnol, Rafael Nadal, sur le Central. Un avion direct pour la Côte Dalmate semble presque s'imposer.
Yannick, comment avez-vous vécu cette première journée new-yorkaise?
Je suis arrivé pour le dernier jeu de Jo. Et puis ce match extraordinaire. Pour Lucas, pour Emmanuel Planque, qui font du bon travail, c'est bien que ça soit récompensé. On ne peut pas anticiper un match pareil. Le Central, Nadal... Le premier set parfait, puis le mec revient, il a des occasions dans le 4e. On a l'impression que le match tourne. Et puis la logique voudrait qu'il lâche un peu car c'est troisième match en 5 set en a jours, donc il va être fatigué. Mais il va chercher avec les tripes, et c'est très beau. Il est en bonne forme physqiue. C'est normal, mais ce qui est extraordinaire c'est de retrouver les ressources morales. Gagner comme il a gagné avec ce scénario extraordianaire... C'est un match qui va compter pour lui, de toute façon, c'est un match dontil se souviendra toute sa vie. Je suis content d'avoir été là en tant que spectateur.
Cela vous surprend, ça vous impressionne ?
C'est impressionnant. Quelle progression. Et puis tu te dis que le tennis, c'est un sport de fou. J'ai vu son match face à l'Italien, s'il perd en trois sets, c'est pareil, quoi. Ce match, c'est fou, ça tient à deux points. Derrière, un autre match en 5 sets. Il est sur un nuage. Comme quoi, il ne faut jamais rien lâcher. Ca tient à peu de choses, mais ça fait plaisir.
Le tennis français a traversé des Jeux Olympiques très compliqués. Là, il va beaucoup mieux, visiblement…
Il faut toujours trouver un équilibre. Rendez-vous compte du calendrier des gars, c’est incroyable. Rien qu’à les voir jouer, ça me fatigue. Ils enchaînent les Grands Chelems, la Coupe Davis, les JO, forcément à un moment c’est dur pour les organismes. Beaucoup de gars ont des passages à vide, des blessures. Finalement, les Français arrivent en forme au bon moment, c’est bien géré. Ils méritent, ils bossent tous.
Emmanuel Planque explique que s’il travaille avec Lucas Pouille, c’est parce qu’il l’avait trouvé "différent". Est-ce aussi votre impression?
Il bosse avec lui depuis longtemps, au quotidien et fait du super travail. Il m’a appelé un jour en me demandant de venir voir Lucas de temps en temps. Je n’ai rien à voir avec cette victoire, il ne faut pas s’emballer, il progresse régulièrement et j’ai l’impression qu’il ne se laisse pas déconcentrer. Lucas veut aller le plus loin possible et il fait son boulot, tranquillement. Il y a de la sérénité dans leur fonctionnement avec Manu. On a des mecs bien. C’est notre joueur d’avenir, c’est très agréable d’être avec lui. Il est surprenant de l’extérieur, il paraît timide, mais quand tu grattes un peu, tu t’aperçois qu’il en veut beaucoup.
Avoir trois joueurs en quart de finale, est-ce une bonne chose si près de la demi-finale de la Coupe Davis (16-18 septembre à Zadar contre la Croatie)?
Je suis venu à New York pour voir dans quel état étaient les joueurs, pour passer un moment et boire un coup avec eux sans les déranger dans leur organisation. Je suis là en spectateur, laissons les profiter du moment. Gaël (Monfils) n’a pas perdu un set, depuis six mois il est présent. Jo (Tsonga) revient bien, Lucas monte, donc c’est bien ! On va passer des bons moments. Ça complique les choix ? Je suis content d’avoir des problèmes comme ça.
Propos recueillis par la Rédaction de Tennis Actu à New York