Tennis. WTA - Aravane Rezaï : le comeback de l'ancienne étoile
Par Bastien RAMBERT le 24/11/2015 à 12:02
Vidéo - Aravane Rezaï à Roland-Garros 2015
Aravane Rezaï s'est longuement confiée à WTA Insider. La Stéphanoise de 28 ans, ancienne 15e joueuse mondiale désormais 908e, se rappelle les bons souvenirs et reste ambitieuse au moment d'aborder totalement une seconde carrière après avoir quasiment touché le fond en raison de problèmes physiques, familiaux et d'une dépression qu'elle a fini par vaincre. Revigorée et plus mature, elle entend bien jouer encore longtemps (elle continue de viser les Jeux Olympiques 2024) et s'inspire de modèles de ténacité comme l'Italienne Roberta Vinci, 32 ans et finaliste du dernier US Open.
"Je me rappelle quand j'étais à mon meilleur et que je jouais à 100 % de mes capacités. C'était le meilleur sentiment au monde." Aravane Rezaï doit évidemment composer avec la nostalgie d'avoir atteint un jour la 15e place mondiale le 11 octobre 2010. Gagnante à Madrid et Bastad cette année-là, la Française née à Saint-Etienne n'a pu passer un cap supérieur. Au contraire, elle s'est effondrée, bouclant notamment 2013 à la 513e place. "Les problèmes familiaux ne sont pas si simples à résoudre car aussi simple qu'il n'y paraît, vous ne pouvez pas traiter avec votre famille comme vous le feriez avec un étranger. Vous ne voulez pas blesser les gens que vous aimez. J'étais déprimée avec tous les problèmes avec ma famille et je ne pouvais pas être sur le terrain mentalement et physiquement" résume la joueuse qui a repris la compétition cette année au premier tour des qualifications de Roland-Garros (défaite contre sa compatriote Julie Coin 7-5, 6-3) après un an et demi sans jouer.
Faire le vide
Comme le rappelle David Kane, auteur de l'interview pour WTA Insider, Rezaï n'est pas n'importe quelle joueuse du circuit féminin. Elle a battu la numéro un mondiale Dinara Safina en 2009. Deux ans auparavant, elle douchait Venus Williams et Maria Sharapova pour atteindre sa première finale, à Istanbul. Pour retrouver tous ses esprits, elle a décidé de couper avec le tennis comme elle le raconte avec beaucoup de franchise. "Quand j'étais en dehors du court je n'avais pas envie de regarder du tennis car je voulais juste couper complètement. J'avais besoin de ça [...] L'opportunité d'un long break dans ma carrière était de passer plus de temps avec mes amis proches. Quand on est sur le circuit à jouer des tournois à l'autre bout du monde ce n'est pas simple de partager la lumière et des moments amicaux." Février dernier, Rezaï a débuté une seconde carrière. "J'ai toujours su que j'allais jouer de nouveau, que cela ne pouvait pas se terminer comme ça. Je savais que j'allais faire de mon mieux pour revenir au top mais je savais aussi que cela serait plus difficile qu'avant. Au début de l'année j'étais prête à me pousser mentalement et à bosser dur."
Une Rezaï 2.0
La Française a été très heureuse de voir que le soutien était toujours présent lors de son grand retour Porte d'Auteuil. "Cela fait toujours du bien de voir comment les gens sont intéressés à propos de ma carrière et veulent me voir revenir. Cela me donne de la puissance et de la force pour mieux travailler et faire de mon mieux sur le court. Son père Arsalan, avec qui elle a eu des rapports plus que tumultueux tout au long de sa première carrière, est de retour à ses côtés. Son frère Anauch lui sert de sparring. "Mon association avec lui (son père) en tant qu'entraîneur est encore fraîche et je voudrais essayer d'abord avant d'en dire trop. Il a un peu changé mais garde encore ce genre de protection paternelle autour de moi." Le passé c'est le passé et il faut tout faire pour que le futur soit brillant. Voici le mot d'ordre d'Aravane. "Je suis une fille compétitive donc cela ne me dérange pas de débuter en bas et de beaucoup travailler pour essayer de revenir. C'est un nouveau début, je suis une meilleure personne et plus mature donc je vais maintenant réagir différemment aux situations. J'ai beaucoup de souvenirs mais le début de ma carrière n'était que de l'apprentissage." Désormais, l'expérience est de son côté et certains exemples sont là pour lui rappeler que tout est possible. "Des joueuses comme Flavia Pennetta et Roberta Vinci prouvent qu'on peut jouer au tennis pendant longtemps et je suis heureuse car j'ai envie de jouer jusqu'en 2024 !" Le rendez-vous est pris.