Tennis. WTA - Coco Gauff se confie : "Le tennis ne me rendait pas heureuse..."
Par Anais DABBADIE le 22/04/2020 à 21:54
Coco Gauff est décidément une joueuse pleine de surprises. Monstre de précocité, l'Américaine s'est révélée au grand public l'année dernière à Wimbledon, où, à seulement 15 ans, elle avait battu son idole et ex-maitresse des lieux, Venus Williams. Depuis, on peut dire que la protégée de Patrick Mouratoglou a confirmé : 52e mondiale, elle a signé un 8ème de finale à l'Open d'Australie, seulement battue par la future vainqueure de l'épreuve, sa compariote Sonia Kenin. Mais dans une interview accordée à Behind the Racket, Coco Gauff a expliqué que tout n'avait pas toujours été si simple.
Vidéo - AO 2020 - Coco Gauff : "Je joue plus pour me faire plaisir!"
"Jouer au tennis ne me rendait pas heureuse"
La jeune Américaine est d'abord revenue sur la difficulté de sacrifier sa jeunesse pour le tennis : "Je me suis toujours demandé si ma vie serait meilleure ou pire sans le tennis. Bien sûr, avec tout ce que j'ai reçu de ce sport, je ne peux pas penser que ma vie serait meilleure sans. Mais parfois, je me compare trop aux autres. Mes amis vont dans un lycée normal, ont une vie normale, et ont l'air heureux d'être normaux. Pendant un moment, j'ai cru que c'était aussi ce que je voulais [...]. Jouer ne me rendait pas heureuse. Faire l'école à la maison, sans voir de monde, c'est compliqué. Voyager aussi. J'ai deux petits frères, dont je suis très proche. Je rate tout le temps l'anniversaire de l'un d'eux, qui tombe pendant Roland-Garros. A chaque fois que je les quitte, ça me fait mal. Mais j'ai compris, au bout d'un an, que cette vie, même si elle n'est pas faite pour tout le monde, me convient".
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— Coco Gauff (@CocoGauff) April 11, 2020
"En 2018, j'étais déprimée"
Coco Gauff a ensuite évoqué sa précocité, et la pression supplémentaire qu'elle a dû endurer : "Toute ma vie, j'ai été la plus jeune à accomplir des choses, ce qui a ajouté une pression supplémentaire dont je ne voulais pas. Je devais être performante très jeune. Une fois que j'ai laissé cette idée derrière moi, les résultats ont suivi. Mais juste avant Wimbledon, en 2017/2018, j'avais du mal à savoir ce que je voulais. Pendant un an, j'étais déprimée. Ca a été l'année la plus dure de ma vie. Ca a été si dur que j'ai songé à prendre une année sabbatique pour me reconcentrer sur ma vie. Evidemment, continuer a été la bonne décision, mais j'ai été si proche de prendre la décision opposée. J'étais perdue et je me demandais si cette vie était ce que je voulais, ou celle que les autres voulaient pour moi. J'en suis sortie plus forte, et je me connais mieux que jamais. Quand les gens me demandent comment je reste si calme sur le court, c'est parce que j'ai accepté qui je suis à travers ces moments difficiles. Maintenant, sur le court, je suis simplement contente d'être là."
I may be the new kid, but win or lose, Call me Coco 😊 #CallMeCoco @newbalance pic.twitter.com/tyxwzpcPSF
— Coco Gauff (@CocoGauff) August 21, 2019
"Je n'aime pas être comparée à Venus et Serena. Ce n'est pas juste pour elles"
L'Américaine a ensuite évoqué l'importance de Venus et Serena Williams dans son parcours: "Désormais, je ne joue plus que pour moi. Il y a des petites filles qui viennent me voir, de toutes origines, mais surtout des afro-américaines qui me disent qu'elles ont pris une raquette grâce à moi. Ca me fascine, parce que c'est aussi comme ça que j'ai commencé. Je veux continuer à faire sauter les barrières [...]. D'un autre côté, je n'aime pas être comparée à Venus et Serena. D'abord, parce que je ne suis pas encore à leur niveau. J'ai toujours pensé que c'était injuste pour elles d'être comparées à une joueuse qui débute. Ce sont toujours mes idoles, et je ne dois pas être mise dans la même catégorie qu'elles. Bien sûr, j'espère un jour atteindre le niveau auquel elles sont, mais ce sont ces deux femmes qui m'ont montré la voie, et c'est pour ça que je ne pourrai jamais être elles. Je n'aurais même pas l'espoir d'être à ce niveau si elles n'avaient pas été là. Je n'aurais jamais pensé à commencer le tennis sans elles, puisqu'il y avaient si peu d'afro-américains dans ce sport avant qu'elles n'arrivent".