Tennis. ATP - Masters - Et si Rafael Nadal devenait Maître ?
Par Bastien RAMBERT le 16/11/2015 à 14:54
Vidéo - Rafael Nadal s'entraîne aux Masters de Londres 2015 !
Le colosse se relève doucement mais sûrement. Le pire semble derrière Rafael Nadal, qui va attaquer à Londres son septième Masters. L'Espagnol pourra-t-il remporter enfin le tournoi des Maîtres et sauver la pire saison de sa carrière dixit son oncle Toni ? C'est une autre question. "Rafa" semble enfin sur la voie du retour à un standard bien plus en adéquation avec ses 14 titres du Grand Chelem. Une victoire mentale aussi importante que certains sacres.
Tableau du Masters de Londres : https://www.atpworldtour.com/en/scores/current/barclays-atp-world-tour-finals/605/draws
Qui aurait pu imaginer que Rafael Nadal doive attendre cette saison le Masters 1000 de Shanghai pour battre un Top 5 (Stan Wawrinka) et enchaîner deux victoires de suite sur des Top 10 ? En 2015, on a rarement vu l'Espagnol aussi dépité par son niveau de jeu. Pour la première fois de sa carrière, la cassure n'était pas physique mais bien mentale. "L'anxiété est partie. J'avais perdu ma force mentale, je ne pouvais tout simplement pas l'utiliser dans les premiers mois de la saison, mais maintenant je peux le faire à nouveau. Je suis satisfait de la façon dont les choses évoluent dans cette dernière partie de la saison" confie le gaucher de Manacor, qui a dû se reconstruire dans la tête après avoir tant lutté avec son corps pour des blessures aux poignets, aux genoux mais aussi aux pieds.
Le coup de la panne
Cette saison restera historique dans le mauvais sens pour Nadal. Il va boucler son année sans remporter ni un tournoi du Grand Chelem ni un Masters 1000, ce qui ne lui était pas arrivé depuis 2004, soit un an avant son premier sacre Majeur à Roland-Garros. Sur sa terre battue parisienne, lieu de ses neuf campagnes victorieuses, il n'a rien pu faire en quarts de finale face à son grand rival Novak Djokovic, qui a désormais plusieurs longueurs d'avance dans tous les domaines. A Wimbledon et l'US Open, c'est aux deuxième et troisième tours que "Rafa" a dû plier bagage, battu à chaque fois par un joueur fantasque (Dustin Brown, Fabio Fognini) mais bien plus réaliste. Car c'est bien cela qu'il faudra retenir concernant cette année noire de l'Ibère de 29 ans : il est longtemps redevenu un joueur "lambda" dans les moments clés, lui qui était auparavant l'un des rois du "money-time."
Un automne plus qu'encourageant
L'ambition est de retour chez l'ancien numéro un mondial. "Plus tôt cette année, je pensais que faire partie de ce Masters serait un bon résultat. Maintenant, les choses ont changé, mais je ne dis pas que je peux gagner parce que les autres années, je suis arrivé en meilleure forme et je n'ai pas gagné, donc cette année devrait être encore plus difficile, mais au moins je suis convaincu que je peux rivaliser et faire de mon mieux." Dans la tête, Nadal a stoppé la mélancolie pour laisser la part belle à l'espoir. De l'espoir, on en a pour lui après ses derniers tournois. A Pékin, il n'échoue qu'en finale contre Djokovic et à Shanghai, c'est un grand Jo-Wilfried Tsonga qui le stoppe 7-5 au 3e en demies. Derrière, Nadal retrouve sa grinta à Bâle. Contre Lukas Rosol, il s'en sort après être passé à deux points de la défaite avant de battre Grigor Dimitrov, Marin Cilic et Richard Gasquet puis d'être stoppé en finale par un Roger Federer conquérant chez lui. Le moteur recommence à vrombir.
Vivement 2016
Au BNP Paribas Masters, Nadal a enflammé le public parisien, qui ne l'avait jamais autant soutenu. Après avoir expédié Rosol, il a sauvé une balle de match contre Kevin Anderson puis disputé un match dantesque face à Stan Wawrinka terminé à 1h10 du matin. La défaite 7-6, 7-6 a certainement contrarié "Rafa" d'autant plus qu'il a eu balle de set dans chaque manche mais les signaux sont tellement positifs par rapport à il y a quelques mois qu'il faut se focaliser sur le positif. "Toutes les victoires acquises difficilement sont importantes. C'est ce qui me donne confiance. Pour être honnête, les victoires sont la meilleure médecine" lançait-il avant Bercy. C'était deux semaines difficiles (après la finale Bâle) mais positives. Je suis heureux dont la façon dont je joue. J'ai besoin de quelques jours de repos maintenant et de continuer à m'entraîner dur pour être prêt pour Londres" méditait-il après son combat perdu contre Wawrinka. Difficile d'imaginer toutefois que Nadal va s'adjuger le Tournoi des Maîtres dans dix jours et faire tomber le dernier monument tennistique qui lui résiste encore. Chaque tournoi qu'il dispute est une pièce de puzzle qui revient sur le chef-d'oeuvre qui a été bâti au fil des années. En espérant qu'un jour, il n'y ait plus de trous à combler.