Tennis. ITW - Gaël Monfils : "Nick Kyrgios ? C'est mon pote"
Par Clémence LACOUR le 13/03/2016 à 18:33
Vidéo - Votre site TennisActu.net au coeur de l'Actu Tennis
Gaël Monfils a vécu un match difficile la nuit dernière, dans la nuit de samedi à dimanche, à Indian Wells face à Pablo Carreño-Busta (52e).. Fraîchement revenu de Guadeloupe, il a dû faire face à un adversaire accrocheur alors même qu'il devait se réadapter à la surface rapide. Néanmoins qualifié pour le prochain tour après 2 manches accrochées 7-5, 7-6(1) et 1h48 de jeu, il est revenu en conférence de presse sur cette entrée en matière difficile, mais également sur sa nouvelle façon d'appréhender les matchs. Entre Coupe Davis, show d'exhibition au Madison Square Garden et retour en Masters 1000, comment le jongleur Monfils parvient-il à adapter son attitude ? Il explique.
Vous devez être fatigué par l'enchaînement entre la Coupe Davis et Indian Wells. Comment vous sentez-vous, parvenez-vous à prendre du plaisir quand même ?
Je me sens bien, j'essaie de faire les choses simples. Mentalement, c'est peut-être plus fatiguant, surtout dans la tête. J'essaie vraiment de faire les choses simples, de progresser un peu à chaque fois, de retrouver de bonnes sensations, de mieux jouer chaque jour. Chaque fois que je rentre sur un terrain de tennis, je prends du plaisir. mais aujourd'hui, il fallait quand même passer ce tour, ce n'était pas un match facile. Je me sentais plutôt bien avant le match, je tapais bien la balle, et je me suis vite retrouvé au coude à coude et même mené, en jouant moyen, mes sensations n'étaient pas mauvaises, mais je n'arrivais pas à faire ce que je voulais non plus. Y'a un moment où on est dans le dur et où il faut essayer de cravacher pour gagner ce match qui était très serré.
Qu'avez-vous pensé de votre expérience au Madison Square Garden où vous avez été très soutenu par le public dans une ambiance de folie ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre au Madison Square Garden. Je n'étais jamais venu, même pour voir des matchs de basket, ou de hockey, même pour un concert. Mais quand on est arrivés le matin dans la structure, c'était monstrueux. Je trouvais la salle magnifique, avec des photos de dingue, donc on avait une pression de dingue. Je me suis dit que les gens se disaient "J'espère qu'il y aura du show", et moi, j'aime bien. Je me suis bien amusé, je me suis bien marré. Le public était génial, j'ai passé une soirée de dingue. J'ai vu Spike Lee, j'étais comme un dingue. J'ai eu le maillot de Carmelo Anthony signé. J'étais assis dans son vestiaire... J'ai vécu une expérience de dingue. C'est coché.
Vous faites pas mal d'efforts, on le sais pour vous canaliser... Passer de la Coupe Davis à ce moment de show, et revenir à un tournoi calme. Est-ce difficile à gérer ?
C'est vrai qu'on m'a fait la réflexion : "Tu ne dis pas un mot de tous les tournois que tu as faits, t'arrives en Coupe Davis, tu étais plus expressif, au Madison, t'étais fou comme d'habitude, et là, je te revois ici, et tu dis plus un mot. Qu'est-ce qu'il se apsse ?" Tout simplement, j'arrive mieux à gérer ça. Je sais mieux quand changer, quand ne pas changer. Pour l'instant, j'ai une bonne trame depuis le début de l'année. Ce n'est pas si facile que ça. Surtout en Coupe Davis. Je m'étais entraîné à me canaliser, en Coupe, on m'a demandé d'un peu plus m'exprimer, ... Bon, pour extérioriser, c'est plus facile ! Bon, aujourd'hui je me suis trouvé calme et serein. Le travaille paie, et je travaille beaucoup là-dessus. Ce n'est pas quelque chose de naturel. Ce n'est jamais simple, mais je travaille et ça va.
Certains autres joueurs font de la sophrologie, du travail de visulation...
C'est bien.
Que pouvez-vous dire d'Albert Ramos, votre prochain adversaire ?
C'est un adversaire pénible à jouer. Il est gaucher... Je n'arrive pas bien à savoir si c'est lent ou rapide ici cette année, mais ça me semble lent, donc il va avoir plus de temps. Il peut imposer son jeu... Comme il est gaucher, il faut changer sa position en retour. Il faut que je fasse gaffe, car je l'ai vu faire de bons matchs sur David Ferrer par exemple, face à Nick (Kyrgios), il a dû bien retourner car Nick sert très bien. Je vais essayer d'imposer un jeu agressif, si je peux, de m'appuyer sur ma première. Je pense qu'il a unbon coup droit de gaucher. Je ne dois pas le laisser jouer.
Vous auriez préféré jouer Kyrgios, si vous aviez pu ? C'était un match qu'on attendait.
Nick c'est mon pote, alors oui, je suis déçu pour lui qu'il ait perdu. Après, on a l'habitude. L'amitié, le sport, c'est deux choses différentes. Ce n'est que partie remise.
Est-ce que ce travail sur la concentration ne vous fait pas perdre de l'agressivité ?
On m'a fait la réflexion, mais je ne pense pas. On me fait la réflexion quand ça va mal. A Rotterdam, on m'a dit "on veut de la réaction, on veut de la révolte". Mais je l'ai, ça s'exprime juste de façon différente. J'ai une tactique, je me décontre moins, même pas du tout.. J'ai toujours le truc. Quand on contient, on a envie d'en donner.
Propos recueillis à Indian Wells par la rédaction de Tennis Actu