Tennis. ATP - Nadal : "Je ne veux pas penser à Roland-Garros"
Par Valentin MAUDUIT le 22/04/2016 à 08:45
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Rafael Nadal serait-il en train de redevenir celui qui planait sur la terre battue auparavant ? Après sa belle victoire à Monte-Carlo, l'Espagnol s'est confié à Tennis World USA sur son état de forme actuelle : "Je me sens très bien, peut-être même mieux que l'année dernière. Mon objectif avant un tournoi est de toujours penser au premier match. Je ne pensais jamais gagner la finale parce que tous les matchs avaient été compliqués. Novak Djokovic est arrivé à Monte-Carlo imbattable mais a perdu dès le deuxième tour. Ma motivation est grande pour faire un grand tournoi à Barcelone." Le taureau de Manacor n'a plus gagné Roland-Garros depuis 2014, mais ça ne l'inquiète pas plus que ça. Il préfère se concentrer sur les échéances précédentes pour le moment : "Je ne veux pas penser à Roland-Garros. Avant je dois jouer à Barcelone, Madrid et Rome, même si ma motivation est de revenir et de gagner un Grand Chelem. Mon travail a été concentré sur mon retour. Quand je rentrais sur le court je savais que j'avais un niveau moyen-élevé. Dans tous les cas je me sens bien mentalement." Rafael Nadal va avoir 30 ans en juin mais, dans sa tête, il se sent capable de continuer quelques années : "Je vais avoir 30 ans et je ne renonce pas. Mon esprit est prêt pour cela, je me sens très bien préparé à la concurrence et je fais de gros efforts pour récupérer ma condition physique. Évidemment, je sais que le temps viendra où ce que je fais ne me rendra plus heureux, je n'aurai plus cet enthousiasme et mon corps dira stop. Pour le moment, j'aime les sessions d'entraînement, j'aime la la concurrence, la compétition. Il y aura le temps pour faire d'autres choses dans la vie." Tactiquement, l'Espagnol a aussi changé son approche. Il essaye d'aller de plus en plus vers l'avant : "Jouer agressivement, en allant vers le filet est un signe qui indique que vous faites bien les choses. Comme pour le coup droit, vous savez qu'il peut vous donner un avantage. A Monte-Carlo, il m'a aidé contre Murray, puis en finale, après avoir perdu le deuxième set, j'étais plus agressif avec le coup droit et ceci est un pas en avant très important mentalement." Le nonuple vainqueur du Grand Chelem parisien aborde aussi ceux qui devraient lui succéder d'ici quelques années : "Sur terre battue, je ne le sentais pas, mais sur dur les nouvelles générations ont tendance à jouer de façon très agressive, basant leur jeu beaucoup sur leur service et leur coup définitif. Il y a moins de stratégie, ils frappent aussi fort que possible." Le numéro 5 mondial, trouvant le calendrier injuste, propose une idée qui serait plus équitable selon lui : "Le problème ne vient pas du fait que le calendrier est long. Un long calendrier est mieux parce que, de cette façon, les joueurs peuvent vivre de ce sport. Je voudrais avoir un tournoi chaque semaine. Le problème est le classement, ce qui vous oblige à jouer plusieurs semaines au niveau ultime. Je me suis toujours dit qu'un classement de deux ans est le système qui serait le plus juste parce qu'il y aurait des moments de repos. Vous pouvez planifier, et cela aiderait les joueurs qui méritent d'être au top aussi longtemps que possible. Avec un classement de deux ans, vous auriez aussi moins de stress." L'Espagnol a aussi été interrogé sur le thème de l'évasion fiscale. Pourquoi a-t-il décidé de rester en Espagne ? "Rafa" aime son pays et n'y a jamais pensé : "Si jamais j'y avais pensé, je l'aurais fait il y a plusieurs années, mais l'argent ne fait pas tout et je suis privilégié parce que je fais ce que j'aime. Je suis heureux de rester en Espagne, jouer à Barcelone, Madrid et dans d'autres endroits et d'être là pour payer des impôts comme tout citoyen espagnol. Je suis originaire de Majorque et je tiens à y rester. Rien ne serait pareil sans mes proches et ma famille." Une chose est sûre Rafael Nadal est de retour et ses concurrents vont sûrement le sentir. Mais combien de temps son corps va-t-il encore tenir ?