Tennis. Coupe Davis - D'où vient le surcoût de France-Canada ?
Par Clémence LACOUR le 01/01/2016 à 20:45
Vidéo - France-Canada aura bien lieu en Guadeloupe
Après l'imbroglio autour de la Coupe Davis, il reste bien des questions en suspens. La stupeur a été grande lorsque, le 25 décembre, Ary Chalus avait refusé un temps d'organiser la rencontre entre la France et le Canada. Pourquoi ce refus ? Pourquoi ce revirement rapide, dès le 29 décembre ? Pourquoi, en somme, un tel combat politique autour d'une rencontre sportive. Le nouveau président de la Région Guadeloupe aurait-il réussi à mettre la pression sur l'Etat afin d'obtenir, dès le début de son mandat, de nouveaux subsides ?
Des chiffres aussi variables qu'un baromètre durant un cyclone
"Pour ceux qui le savent, je suis un fanatique de tennis. Nous n'avons donc jamais été contre le projet. Mais la réalité est là : nous avons les dévis des entreprises. Ils s'élèvent à un total de 4,144 millions. Même en tirant les coûts au maximum comme nous l'avons fait, nous arrivons tout de même à 2,9 millions d'euros. Certaines entreprises sont d'ailleurs présentes pour confirmer." Voici ce qu'avait dit Ary Chalus pour décliner l'organisation de la Coupe Davis à Baie-Mahault. On le voit, les chiffres ne cessent de faire du yo-yo, allant du simple au double. France-Antilles, qui suit de près l'affaire en Guadeloupe, y a, comme tout le monde, perdu sa calculatrice. 1.5 millions d'euros au départ, puis 4.5, puis 2.9, et finalement 3.2. Le budget total de la Guadeloupe se montait en 2015 à 536,17 millions d'euros avec 100 millions d'investissements supplémentaires prévus pour la fin de l'année 2015. Ces 3.2 millions d'euros prévus ne sont donc pas une petite somme. Le nouveau président de la Région a répété que celle-ci mettrait la main à la poche : "La collectivité confirme sa participation initiale à hauteur de 1 million d'euros". Ces fameux 3.2 millions d'euros, qui donc les paire, au final ? L'Etat, bien sûr, mais d'abord la Région, qui avancera les fonds, à charge pour l'Etat de la rembourser.
Sur quelles bases l'addition est-elle faite ?
Que couvre-t-il ce fameux surcoût ? Déjà, la rénovation du vélodrome. Ary Chalus est formel : "Allez voir les travaux qui sont en cours au Vélodrome. Il faut tout casser : les vestiaires, le couloir... Rien qu'en sécurité, il faut mettre pour l'évacuation de 8 000 personnes, deux rampes métalliques au prix de 450 000 euros". Et c'est sans compter les frais d'acheminement de la terre battue : "Faire venir la terre battue pour le court coûte trois fois plus cher que si on était en France", et le fait qu'il faudra créer des courts de toutes pièces : "Il faut aussi mettre des clôtures, réaliser deux courts à l'extérieur, mettre en place des tribunes en les faisant venir... ? " Toutes dépenses qui n'auraient pas été prises en compte dans le budget de l'équipe sortante. Ary Chalus, pour appuyer ses dires, a exhibé une " note de l'administration régionale qui mettait en garde, le 1er décembre dernier, le président de l'époque quant au coût potentiellement très élevé de cette manifestation. (...) Dans tous les cas supérieur au 1,2 million d'euros évoqué par la Fédération de tennis. Et supérieur à 2 millions après un rapide chiffrage." L'Etat et la Région sont finalement tombés d'accord sur le chiffre de 3.2 millions d'euros.
Un accord sur la Coupe Davis, mais pas seulement
Il y avait bien des choses à refaire au vélodrome Amédée-Detraux, et la Région a réussi à arracher à l'Etat une aide substentielle pour sa remise aux normes. Mais ce n'est pas tout. La Ministre des Outre-Mer, en vacances en Guadeloupe, est venue pour trouver un nouveau terrain d'entente avec le président de la Région. Et il semble que les accords trouvés entre la collectivité territoriale et l'Etat ne se limitent pas à la seule Coupe Davis. Ary Chalus et George Pau-Langevin ont évoqué diverses thématiques : "la question du service public de l'eau", qui fait problème dans la région, "le plan chlordécone, et plus particulièrement le soutien aux pêcheurs" et la "lutte contre les sargasse". Pour sauver le soldat Coupe Davis, l'Etat semblerait donc avoir fait des concessions financières. Affaire à suivre.
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