Tennis. Coupe Davis - Paire : un recours pour l'Equipe de France ?
Par Clémence LACOUR le 09/07/2017 à 11:02
Benoît Paire et l'Equipe de France, c'est "Je t'aime, moi non plus". Réputé ingérable dès sa prime jeunesse, il est devenu par la suite une sorte de mouton noir de la Fédération Française de Tennis. Pourtant, à Wimbledon, il semble décidé à changer de cap et à afficher une maturité toute nouvelle. Troisième Français à la Race, derrière Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, il réalise une excellente saison 2017 et clame haut et fort son désir de jouer la Coupe Davis. De quoi donner envie à Yannick Noah de lui donner un petit coup de fil ? Si le passif avec la Fédération Française de Tennis et les supporters français est lourd, l'Avignonnais pourrait se voir accorder une deuxième chance grâce à ses bons résultats... Et la méforme de ses camarades.
Vidéo - Paire : "J'ai envie d'intégrer l'équipe de France"
Benoît Paire - la FFT : un passif chargé
Tout jeune, Benoît Paire connaît des hauts et des bas dans sa motivation. Le surdoué, trop doué peut-être pour travailler vraiment, intègre l'Académie de Sophia-Antipolis, où il reprend petit à petit du poil de la bête. Patrice Dominguez, le DTN de l’époque lui accorde alors une Wild-Card en 2007 pour le tournoi ITF juniors du Cap d’Ail, qu’il remporte. Le Centre National d’Entraînement (CNE) l'accueille alors fin 2007. Ses résultats sont probants, mais son comportement laisse encore et toujours à désirer : ainsi encaisse-t-il plusieurs points de pénalité en finale des Championnats de France 17-18 ans, qu'il perd. Exaspéré par le jeune homme, Patrice Hagelauer, nouveau DTN 2009, choisit de l'exclure du CNE, comme le rappelle un article de Bein Sports. Sélectionné pour les Jeux Olympiques, le Français a boudé le village olympique, où il devait partager sa chambre avec Gilles Simon. Il a ensuite été exclu de l'Equipe de France pour "comportement inacceptable". Il avait alors déclaré : "Je suis content de partir (...) La fédé, ils sont inexistants, donc ce n’est pas très grave. Je suis juste content d’avoir la personne que je voulais à mes côtés. C’était le plus important pour moi. Le reste, je m’en fous. Qu’ils soient là ou pas, ça ne change rien, je reproche beaucoup de choses à la fédération, après ce n’est pas grave" et ses propos avaient sucité l'ire des supporters tricolores. Yannick Noah, capitaine de l'équipe de France, en Croatie, avait lui aussi réagi, avec fermeté mais aussi une certaine magnanimité : "Je n'étais pas à Rio, je suis capitaine de l'équipe de Coupe Davis. Mais moi, j'ai toujours vu des joueurs de l'équipe de France qui étaient irréprochables par leur investissement. Ce que j'entends, c'est quelqu'un qui serait nocif pour l'équipe de France et qui n'a jamais été en équipe de France. C'est comme (Samir) Nasri qui ne veut pas aller en équipe de France (de football), mais tu n'es pas sélectionné, mec. Benoît n'a jamais été en équipe de France, je souhaite qu'il comprenne que c'est une aventure fantastique." Paire, quant à lui, avait confié lors de l'arrivée de Noah ne pas être plus heureux que ça du retour aux commandes du dernier vainqueur de Roland-Garros.
Une porte ouverte sur le rêve de Benoît Paire ?
Pour autant, Paire continue à clamer haut et fort son amour pour la Coupe Davis. Depuis longtemps, il rêve de jouer en Equipe de France. Cela revient dans ses conférences de presse comme un refrain. A Wimbledon encore, il s'est ouvert de ses regrets en conférence de presse : "La Coupe Davis, c’est très loin. C’est dur d’en parler sachant que je n’ai jamais été sectionné, que j’ai jamais été approché. Je suis très loin d’en faire partie, de ce groupe. Tout le monde le sait, tout le monde le voit. Même quand y a des blessés, je suis très loin d’ne faire partie. Bien sûr, la Coupe Davis, c’est un rêve." et a tendu la main à Lucas Pouille, l'un des piliers de cette équipe, avec lequel il a eu notoirement des différends. Yannick Noah lui a aussi tendu la main : "On partage des choses fantastiques, il est le bienvenu" clamait-il en Croatie en septembre. Présent aux côtés de Thierry Champion en mars à Miami, il avait confié "observer" l'Avignonnais. Ses bons résultats à Wimbledon, où le cadre corseté l'a souvent tant agacé, et l'effondrement du niveau de jeu de ses compatriotes -pas toujours très motivés par l'épreuve de surcroît-pourraient donc le placer prochainement sur la liste du capitaine tricolore.