Tennis. FFT - Gilles Moretton : "C'est une atteinte à la démocratie !"
Par Clémence LACOUR le 16/05/2017 à 09:45
Gilles Moretton, ancien joueur de tennis et bien connu des acteurs du tennis dans la région lyonnaise, n'en revient pas : à deux reprises, a-t-il fait savoir dans Le Progrès, il a subi des attaques personnelles de la part des instances fédérales, et notamment de Bernard Giudicelli. Ancien 80e à l'ATP, ancien huitième-de-finaliste à Roland-Garros, organisateur du Grand Prix de Tennis de Lyon, il s'est porté candidat à la Présidence de la future ligue qui va englober celles d’Auvergne, du Lyonnais et du Dauphiné-Savoie... . Mais les proches de la Présidence aimeraient sans doute voir la géante (environ 1 000 clubs) basculer plutôt vers un proche du Président de la FFT et Gilles Moretton a bien failli voir sa candidature invalidée avant même qu'il ne puisse défendre ses idées. Faire voter à la dernière minute, un article de réglement attaquant la légitimité de sa candidature, est selon lui une atteinte à la démocratie sans précédent. Les élections aux Présidences des Ligues auront lieu en fin d'année. Explications... en attenant celles de la Fédération Française de Tennis et de son président Bernard Giudicelli.
Vidéo - Giudicelli défend les valeurs de la FFT
Vous avez déclaré à Luc Paganon, du journal Le Progrès : "Ils ont voulu m'éliminer", en évoquant la FFT, Bernard Giudicelli et ses proches. Pourquoi avez-vous eu ce sentiment ?
C'est très simple, le 20 janvier 2017, donc très tôt, j'ai déclaré ma candidature, et j'ai commencé à sillonner la région pour voir l'ensemble des clubs. La nouvelle région contient près de 1 000 clubs, et je voulais les voir afin d'établir le meilleur programme possible. Je suis resté neutre dans l''élection à la FFT. Il n'y a pas eu de volonté de ma part de m'afficher, que ce soit avec M. Bernard Giudicelli, M. Jean-Pierre Dartevelle ou M. Alexis Gramblat, pour l'élection du 28 février. Je suis parti en campagne. Là, je me suis rendu compte qu'il y avait des oppositions naissantes, très franches. J'ai été attaqué deux fois. La première attaque personnelle que j'ai subie fut par M. Giudicelli lors d'une réunion au le 5 mars au Chambon-sur-Lignon. Je l'ai attaqué en diffamation, et l'affaire va être jugée au Tribunal Correctionnel de Lyon. Il y a eu une deuxième attaque personnelle me visant directement lors de l'Assemblée Générale (AG) extraordinaire du samedi 13 mai, avec ce projet visant à créer un nouvel article pour licence qui stipule qu’un candidat à un comité ou une ligue ne pouvait pas se présenter s’il n’avait pas eu de licence pendant deux ans avant l’élection. Je suis un ancien joueur de compétition, j'ai joué en Coupe Davis, donc ma licence, je l'ai depuis très longtemps. Mais en 2016, comme je ne jouais plus en compétition, mon club a oublié de me prendre ma licence. Cet article me visait donc directement. J'ai réagi en faisant jouer des contacts, des relations. Finalement, l'article a été modifié, puis n'a pas été voté. C'est l'ensemble du tennis a rejeté cet article. La majorité des acteurs du tennis qui a été choquée par le procédé. Je ne suis que candidat, mais déjà ça gêne beaucoup de gens à la FFT. Alors que je suis dans le tennis depuis plus de 50 ans, je n'ai jamais été attaqué. Depuis que j'ai 14 ans, je défends les couleurs de la France, je mets de l'énergie à développer et défendre le tennis. Je n'ai jamais eu à me défendre.
Selon vous, c'est donc une attaque personnelle et non une attaque sur votre programme ?
C'est du registre de la politique et plus du sport. Ce n'est pas sur le programme puisqu'il n'est pas établi encore. C'est une atteinte à la démocratie. On ne veut même pas que je sois candidat, alors que la multiplicité des listes permet le débat, l'échange, de faire émerger des idées et de faire avancer les choses. C'est le principe de la démocratie. De plus, ma liste est légitime : je suis entouré de présidents de ligues, de comité départementaux. Ce sont des gens qui pèsent, qui sont déjà en place depuis longtemps. J'ai un grand nombre de soutiens dans les clubs, ainsi qu'au Club France de Coupe Davis. On essaye éliminer ma candidature avant même que je puisse me battre, avant que je puisse concourir à la régulière sur le terrain des idées.
Est-ce courant à votre connaissance cette façon d'utiliser le règlement ?
J'ai été chef d'entreprise, j'ai été joueur, j'ai été élu, j'ai été membre du Comité Directeur (bénévole) de la FFT, ainsi que du Comité Directeur de la Ligue du Lyonnais de Tennis. Je n'avais jamais vu ce type d'attitude et de comportement. Ceux quoi ont manœuvré ainsi ne doivent pas être très fiers. Eliminer une candidature sur le critère de la légitimité en créant un nouveau règlement... Ce n'est pas très digne. Je ne suis en conflit avec personne. Le 20 juin mon conflit personnel sera réglé par le Tribunal de Lyon. (ndlr : Giudicelli aura été jugé auparavant en correctionnelle pour le dossier bastiais le 13 juin). Moi, je vais continuer de rencontrer les clubs pour bâtir le programme dans l'intérêt du tennis et des clubs.