Tennis. FFT - Bernard Giudicelli : "Ce qui importe, c'est la gagne"
Par Tennis Actu le 07/03/2017 à 13:25
Bernard Giudicelli, le tout nouveau président de la Fédération française de tennis, élu le 18 février dernier en remplacement de Jean Gachassin, effectuait son premier déplacement officiel en Haute-Loire, pour assister aux finales de l'Open international des 15-16 ans. L'occasion pour lui de se confier pour Le Dauphiné Libéré sur les principales actualités du tennis français. De Benoit Paire en passant par Caroline Garcia, du feuilleton Sharapova a l'état du tennis français, le nouveau dirigeant corse de la FFT s'est longuement exprimé, et n'a éludé aucun sujet. Morceaux choisis.
Vidéo - Bernard Giudicelli, nouveau président de la FFT
La liste de joueurs devant se tenir à disposition du capitaine Yannick Noah
Entre Gaël Monfils et, plus récemment, Caroline Garcia, de nombreux joueurs français ont, sous l'ère Noah comme avant, fait le choix de faire l'impasse sur les compétitions par équipe nationales que sont la Coupe Davis et la Fed Cup. Face à ces incertitudes, le président de la FFT a décidé d'adopter une mesure ferme : "Dès le lendemain de mon élection, avec Yannick (Noah) nous avons convenu d’une stratégie. Le comité exécutif a établi, selon les demandes du capitaine, une liste réunissant les 8 meilleurs au classement ATP, les 6 meilleures chez les filles, plus Jérémy Chardy, Amandine Hesse, ainsi que les 4 meilleurs au classement des doubles et tous les juniors. Tout joueur qui ne répondrait pas à l’appel de la FFT, même junior, pourra être contraint de rembourser tous les frais engagés pour lui par la FFT. Concernant Caroline Garcia, je vais rencontrer son papa, Louis-Paul Garcia à Indian Wells (9-19 mars) et nous allons nous parler. Ce qui importe c’est la gagne, et nous allons élever tous nos jeunes dans le respect de la langue, de leur drapeau, et de l’hymne."
La présence de Benoît Paire dans cette liste
L'affaire concernant Benoît Paire aux Jeux Olympiques constitue un des épisodes marquants ayant ébranlé le tennis français aux Jeux de Rio d'août 2016. Pour Bernard Giudicelli, la faute n'est pas à remettre intégralement sur Benoît Paire, qui avait pourtant été exclu de la compétition pour "manquements au règlement" après avoir tenu des propos controversés : "Benoît est une victime. Je pèse mes mots. Ce n’est pas lui qui a échoué à Rio. Il faut le dire : la fédération française a failli et nous devons tous en assumer les conséquences. Cette liste concerne la période 2017-2020, soit l’olympiade allant jusqu’aux JO de Tokyo. J’ai dit à Yannick de cocher sur son agenda le mois d’août 2020. Nous voulons nous mettre en mode victoire."
Le niveau du tennis français aujourd'hui
L'absence de sacre en simple messieurs dans les tournois du Grand Chelem est souvent remise sur la table pour souligner le faible niveau du tennis français. Bernard Giudicelli est clair : ce qu'il veut, ce sont des joueurs qui triomphent dans les grands rendez-vous : "Il y a des choses positives aujourd’hui, comme le retour de Jo (Tsonga) dans le top 10. Mais de manière générale on ne peut pas se satisfaire de la situation. Ce dont tout le monde a envie c’est d’aller soulever des trophées. Nous voulons créer les conditions de la performance. Par exemple, nous devons ne pas perdre de temps avec des juniors comme Corentin Moutet (17 ans, 440e au classement ATP) ou Geoffrey Blancaneaux (18 ans, 591e à l’ATP), qui font partie des meilleurs jeunes joueurs mondiaux."
L'Affaire Sharapova et les wild-card à des joueurs suspendus pour dopage
Maria Sharapova, suspendue 15 mois pour dopage, bénéficiera-t-elle d'une wild-card pour Roland-Garros cette année ? Alors que plusieurs joueurs se sont exprimés sur leur volonté ou non de voir la Russe participer au Grand Chelem parisien, le président de la Fédération française de tennis semble, pour le moment, indécis sur le sujet : "Elle demande à me rencontrer, je ne peux pas l’ignorer. Je vais la recevoir en début de semaine, mais je n’ai pas encore pris ma décision. Le tournoi de Roland Garros n’obéit aux injonctions de personne, que ce soit celles d’Andy, ou celles de Maria. Je m’entretiendrai bien sûr de tout cela avec le directeur du tournoi, Guy Forget. On prendra notre décision en toute indépendance et en notre âme et conscience pour la gloire de Roland-Garros et l’honneur de notre tournoi."