Tennis. JO - Paris 2024 - Des Jeux Olympiques et de grands enjeux
Par Clémence Lacour le 01/08/2017 à 15:05
Paris organisera sans doute les Jeux Olympiques en 2024. Ne manque que l'officialisation. En compétition avec Los Angeles, la capitale française demeure désormais la seule ville encore en lice pour accueillir cet événement sportif mondial dans sept ans. La ville américaine, qui appuyait de plus en plus sa candidature pour 2028, aurait passer un accord avec le CIO pour que lui soit attribuée les Jeux en 2028. Paris 2024 a maintenant le champ libre et devrait recevoir l'attribution le 13 septembre prochain lors du vote à Lima, au Pérou. La capitale française n'avait pas eu les Jeux depuis 1924. Il y avait alors 17 sports et 126 nations. 24 ans avant, à Paris toujours, les femmes avaient pu enfin participer aux épreuves olympiques. En tennis, chez les Dames, c'est Hellen Wills, une Américaine, qui avait remporté l'or olympique, devant Julie Vlasto et Kathleen Mc Cane Godfree, qui avait vaincu lors de la pretite finale une autre Tricolore : Germaine Golding. Chez les Messieurs, le vainqueur aussi était Américain : Vincent Richards, qui devançait le Français Henri Cochet et Umberto de Morpugo. La médaille en chocolat était revenue à Jean Borotra.
Vidéo - JO - Paris 2024 : Accord entre Los Angeles & le CIO en 2028
L'attribution des Jeux à Paris 2024 : un enjeu économique
Depuis cette époque lointaine, l'organisation des Jeux est devenue pharaonique. En 2016, pour la 31e olympiade, 304 pays participaient, soient 11361 athlètes, se disputant les médailles dans 28 sports. 306 épreuves ont eu lieu. Les budgets alloués sont donc dantesques, et la corruption souvent au rendez-vous. Ne restaient donc que deux candidatures Le CIO a d'ailleurs dû faire le ménage en interne. Aussi de nombreuses villes ont jeté l'éponge pour cette attribution des Jeux 2024 : Hambourg, Boston, Budapest, toutes ont renoncé faute d'un soutien populaire suffisant. Les citoyens ont en effet souvent craint que les budgets ne soient pas tenus, et que les dépenses ne soient pas égales aux retombées escomptées, d'autant que les installations ne sont pas toujours réutilisées, comme ce fut le cas,par exemple, à Rio. D'autre pat, les dossiers sont de plus en plus complexes, puisque les villes candidates doivent compoer avec les contraintes sportives, environnementales, les transports, les hébergements et la menace terroriste... L'enveloppe a donc constitué un enjeu principal dans la double attribution des Jeux 2028 et 2024, et des dates pour chacune des deux villes. Le Monde rappelle ainsi que le contrat prévoit que la contribution du CIO au comité d’organisation pour 2028 atteindra 1,8 milliard de dollars (1,52 milliard d’euros). En comparaison, l’enveloppe pour 2024 est évaluée à 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros). Les fonds du CIO seront versés à Los Angeles sur une période plus longue et permettront de soutenir un programme de sport pour la jeunesse dans la ville. "Nous serions stupides de ne pas prendre 2028." clamait le Maire de Los Angeles. Pour Paris, le budget sera de 6.6 milliards d'euros. 3.3 milliards d'euros seront alloués aux installations pérennes et une somme équivalente pour les installations temporaires... Mais les insolules problèmes de transports ont souvent plombé la note. Alexandre Delaigue, professeur agrégé d’économie-gestion à Lille 1, interrogé par La Voix du Nord, s'inquiète : selon lui, le budget serait plus proche de 18 milliard d'euros : "Il suffit de regarder les chiffres.Les jeux olympiques d’été, en moyenne, c’est 176 % de dépassement."
Paris 2024 : un enjeu sportif et sociétal
La réussite de Paris 2024 va donc passer par la bonne tenue économique, mais aussi la réussite sportive et citoyenne. Pour Londres, les Britanniques avaient haussé leur niveau dans de nombreuses disciplines et ont gardé ensuite une excellent niveau à Rio. Avec l'organisation des Jeux de Paris 2024, c'est la place du sport dans la société qui pourrait évoluer. Il va aussi falloir trouver des sportifs pour représenter la bannière tricolore puisque la France va être qualifiée d'office dans des compétitions où elle a peu de représentants. En tennis, elle va devoir faire éclore une nouvelle génération : Lucas Pouille aura 30 ans en 2024, et il faudra donc mettre Geoffrey Blancaneaux et Corentin Moutet, mais d'autres encore, sur des rails. C'est aussi le cas en natation, par exemple. Mais l'objectif est plus vaste que le simple plan sportif, si on en croit les organisateurs : "Les Jeux de Paris 2024 réaffirmeront les valeurs originelles de l’Olympisme pour les mettre au service du sport moderne et du monde entier. Le sport est aujourd'hui au coeur des politiques publiques. La France bénéficie de plus de 265 000 équipements publics, permettant la pratique de toutes les disciplines olympiques et paralympiques. Plus d’un quart des Français est affilié à une association sportive." lit-on dans le dossier de presse. "Paris 2024 aura un impact positif déterminant pour la ville et ses habitants, dès les sept années de préparation et pour les décennies qui suivront." L'idée est d'améliorer, par exemple, la qualité de l'eau de la Seine afin de pouvoir y organiser des compétitions, apporter de nouveaux logements et de nouveaux emplois.