Tennis. Roland-Garros - Quand Giudicelli tacle les joueurs Français
Par Clémence LACOUR le 08/06/2017 à 09:54
Voilà une déclaration qui va encore faire jaser. Le tout nouveau Président Bernard Giudicelli aurait bien aimé voir un Français briller à Roland-Garros. Las, à part les éclaircies féminines Alizé Cornet, Kristina Mladenovic, et Caroline Garcia, cette édition 2017 a surtout été une vaste traversée du désert. La troisème nommée avait même failli être privée de Roland-Garros après l'affaire la Fed Cup : sur la liste des joueurs obligés à venir en cas de sélection en Equipe de France, elle avait décliné l'invitation, pour cause de blessure. Elle avait dû passer des examens pour prouver ses dires et éviter d'être écartée de Roland-Garros. Sans sa présence et celle de ses ex-copines, le bilan français aurait été plus qu'affligeant. Aussi l'homme fort de la Fédération Française de Tennis (FFT) n'est-il pas content du bilan, et il l'a dit avec force à RMC Sport.
Vidéo - Paul-Henri Mathieu : "Je n'ai aucune rage"
"Ça n’a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles"
Il a commencé par remettre en cause les joueurs et leur façon de voir les choses : "Ça n’a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles" a-t-il lancé d'emblée. Il faut dire que depuis les critiques sur les wild-cards, les dents ont grincé contre Bernard Giudicelli. Paul-Hanri Mathieu écarté, son histoire a ému le monde du tennis. Alors, les joueurs français seraient-ils récalcitrants à accepter les réformes mises en place à marche forcée ? Bernard Giudicelli a également sermonné Gaël Monfils, 8e de finaliste, inexistant face à Stan Wawrinka ou encore Lucas Pouille, victime de crampes de stress au 3e tour :"Ce qu’il a manqué aux Français pour aller plus loin, c’est la grinta. Quand un coach dit qu’un joueur peut passer huit heures sur les courts sous 45° et qu’il a des crampes au quatrième, c’est qu’il y a un problème. Il faut arrêter les mots. Il faut travailler selon les normes du tennis moderne. C’est-à-dire avoir une capacité physique, une caisse très t�'t et aussi de travailler la tête.".
"Se remettre au boulot de façon très modeste"
"Une remise en cause en profondeur"
Pour le Président, cet état de fait ne devrait pas durer. Il s'agirait d'une question de temps, le temps qu'il puisse mettre en place sa politique : "On a été élu depuis 108 jours. On ne peut pas révolutionner le monde du tennis. On s’est présentés parce qu’on sait que notre sport n’a pas suffisamment la culture de la gagne". Selon lui, son action va désormais pouvoir prendre le mal à la racine. "Depuis qu’on a notre nouveau DTN, Jean-Luc Cotard, on travaille à une remise en cause en profondeur pour que les jeunes comprennent le tennis international, connaissent leurs adversaires très jeunes. Je suis Dominic Thiem depuis qu’il a quinze ans. Je l’ai vu évoluer avec Günter Bresnik. J’ai vu comment il l’a transformé alors qu’on était empêtré dans des repères qui ne sont plus les repères du professionnalisme." Selon lui, la réussite de sa politique se voit déjà avec les filles. Kristina Mladenovic, par exemple, a salué le Président sur le court à chaque fois qu'elle le pouvait : "Si les filles ont mieux réussi, ce n’est pas un hasard. Elles ont pris un autre chemin car on a discuté, on a remis en cause certaines choses et elles se sont senties motivées et reconnues pour ce qu’elles étaient."