Tennis. Roland-Garros - Courteau : "Giudicelli ne se rend pas compte"
Par Clémence LACOUR le 10/06/2017 à 12:31
Décidément, les mots du Président de la Fédération Française de Tennis, Bernard Giudicelli, ne plaisent guère aux joueurs français. Il avait tâclé les joueurs français après un Roland-Garros décevant : "Ça n'a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles" avait-il asséné avant de s'agacer du match de Lucas Pouille, qui avait souffert de crampes. "Quand un coach dit qu'un joueur peut passer huit heures sur les courts sous 45° et qu'il a des crampes au quatrième, c'est qu'il y a un problème. Il faut arrêter les mots. Il faut travailler selon les normes du tennis moderne. C'est-à-dire avoir une capacité physique, une caisse très tôt et aussi travailler la tête." Devant cette remontée de bretelles en règle, Loïc Courteau, est venu dans L'Equipe à la rescousse des Tricolores, rappelant que de telles déclarations ne sont pas du rôle du Président.
Vidéo - Giudicelli : gagner des titres
"Sinon, il vient avec son panier de balles" : Loïc Courteau
Loïc Courteau n'est certes pas le premier à monter au créneau. Lors de la non attribution de la wild-card à Paul-Henri Mathieu, nombreux sont les joueurs et entraîneurs qui avaient critiqué la décision du Président. Là, celui qui fut le coach d'Amélie Mauresmo, ancienne n°1 mondial, ou encore de Julien Benneteau a mis en avant la méconnaissance du quotidien de Bernard Giudicelli : "Le Président n'est pas le DTN, le Président n'est pas entraîneur. Le Président est Président. Il est là pour soutenir les joueurs. Sinon, il vient avec son panier de balles et il vient entraîner. Il va se rendre compte de ce que c'est d'entraîner au quotidien." Il a aussi disculpé Lucas Pouille, le chouchou d'hier du Président, qui louait sa capacité à se "dépouiller" sur le terrain : "En Grand Chelem, avec la tension, les crampes peuvent arriver. Elles viennent aussi avec des facteurs psychologiques. (...) Je sais que Manu (Emmanuel Planque et Lucas (Pouille) sont de gros bosseurs".
"On a besoin de solidarité" : Loïc Courteau
Loïc Courteau a mis en cause le discours du Président, qui secoue des joueurs sans doute déjà affaiblis par leurs contre-performances à répétition... alors qu'il reste un gros objectif en 2017, ramener le saladier d'argent en France : "Son discours est contre-productif par rapport à nos joueurs. L'objectif c'est que les joueurs se sentent le mieux possible pour gagner la Coupe Davis cette année. On a besoin de cohésion dans le tennis français. On a besoin d'une solidarité, pas de mots qui ne servent à rien". Pour enfoncer le clou, Julien Benneteau a tweeté ses remerciements pour ces mots apaisants, ces mots "justes". Paul-Henri Mathieu, sur Twitter lui aussi, a lui aussi applaudi Loïc Courteau : "Des mots sensés, normal, il sait de quoi il parle", et Arnaud Di Pasquale d'insister : "Bon article de Loïc Courteau. Un entraîneur expérimenté qui sait de quoi il parle, c'est plus crédible"
Après Amélie , ça fait encore du bien les mots de @lolocourteau dans @lequipe du jour #desmotsjustes #normalqueceduoaitmarche😉
— julien benneteau (@julienbenneteau) 10 juin 2017
De son côté, sur France 2, rappelle L'Equipe, le Président de la FFT a semblé vouloir calmer le jeu. Il a accusé les médias de faire des amalgames avec ses propos et de monter ces affaires en épingle. L'Equipe s'interroge : comment réagira-t-il ? Quelle sera, en effet, la réaction de Bernard Giudicelli, après ces nouvelles attaques qui viennent, cette fois, du côté sportif, et non plus seulement du côté politique et judiciaire.