Tennis. ATP - Grégoire Barrere : "Ne pas se prendre la tête"
Par Bastien RAMBERT le 02/12/2015 à 12:34
Vidéo - ATP - Pierre Bayssat et le Young Gun Grégoire Barrère
Grégoire Barrere a été choisi pour représenter la France lors de la deuxième saison du concours des "Young Guns" organisé par Tecnifibre, qui l'accompagne depuis ses débuts. Le Français de 21 ans, 237e mondial, revient sur sa relation avec la marque tricolore puis évoque son année 2015 et ses ambitions pour la suite qui s'annonce bien prometteuse.
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Grégoire, que représente pour vous le fait d’être dans la campagne 2016 des "Young Guns" de Tecnifibre ?
Cela représente pas mal de choses. Il y a 50000 dollars à la clé. Cela peut aider à financer toute la saison. Cela montre que Tecnifibre pense à moi. Ils ont envie que je sois là pour représenter la marque à travers le monde. C’est vraiment sympa comme challenge à me lancer. Je ne sais pas trop comment ça va se lancer car ce n’est pas tout de suite. C’est sur quatre mois. Il faudra bien jouer évidemment mais aussi être présent sur les différents réseaux sociaux.
Parlez-nous de votre relation avec Tecnifibre…
C’est un peu comme une deuxième famille. J’ai toujours joué avec eux depuis que j’ai dix ans. Je connais tout le monde. Leur siège n’est pas très loin de Paris donc je peux y aller facilement. Je n’ai jamais eu de problèmes, cela se passe très bien. Ils prennent de mes nouvelles, viennent me voir m’entraîner quelques fois et j’ai des wild-cards sur certains tournois grâce à eux.
Quel bilan faites-vous de votre saison 2015 ?
C’est une année correcte. J’ai fait ma première finale en Challenger (Ndlr : à Quimper en mars, défaite contre Benoît Paire). J’ai gagné un 15000 $ à Mulhouse. J’aurais aimé mieux faire car au final, ma saison se joue sur cinq tournois. Il faut que je sois plus régulier et plus performant tout au long de l’année pour progresser.
Vous avez buté sur Aljaz Bedene 7-6, 7-6 au premier tour des qualifications du BNP Paribas Masters. Que retenir de ce match ?
Le soir même il ne restait que de la déception car à trois ou quatre points près je gagne 6 et 6. J’étais frustré mais après c’était la première fois que je jouais un Top 50, il y avait la pression et l’envie de bien faire devant les amis. J’ai compris qu’avec du travail je pouvais atteindre le niveau d’un joueur du Top 50.
Avez-vous déjà un objectif chiffré en tête pour 2016 ?
Je vais déjà commencer la période foncière. Je n’ai pas encore vraiment d’objectifs chiffrés. Si possible il faut monter le plus vite au classement. J’ai juste envie de bien progresser dans mon jeu physiquement et mentalement. Etre régulier, tenir les longs matchs. Ils sont beaucoup plus solides dans le Top 100, plus précis sur les zones, ce sont des machines physiquement par rapport aux top 300 qui jouent les Challengers.
Vous avez goûté aux qualifications de Roland-Garros cette année. Désormais, les Grands Chelems sont en ligne de mire non ?
Oui l’objectif est de jouer les qualifications de chaque tournoi du Grand Chelem l’an prochain, de bien y figurer et de tenter d’accéder au tableau final à chaque fois. Je vais m’entraîner pour cela tout l’hiver. Jouer une fois les qualifications d’un Majeur donne envie d’y retourner car on joue pour ce genre d’évènements.
Avez-vous une petite anecdote cocasse concernant le circuit secondaire ?
L’année dernière j’étais parti avec mon ancien coach faire deux 15000 $ au Zimbabwe. Le vol a été retardé à Paris et la correspondance ratée à Amsterdam. On a dû prendre un vol pour aller au Kenya et passer la nuit à l’aéroport car mon coach n’avait pas de visa pour dormir à l'hôtel. On n’avait pas d’argent local donc aucun moyen de manger ni de boire. On est arrivé une journée en retard. Le comble ? Le jeune qui nous accompagnait s’est bloqué le dos et il n’a pas pu jouer des deux semaines.
Y a-t-il plus de solidarité sur le circuit secondaire ?
Dans les Futures tout le monde est potes, on essaye de partir ensemble pour partager les frais. Quand tu vas à l’autre bout du monde tu essayes de partager avec un mec que tu connais. On devient vite potes. Il faut aussi faire attention, ne pas trop se mélanger. Certains ne font pas tout pour en sortir. Il ne faut pas être tiré vers le bas et faire quand même son truc, ne pas trop regarder les autres non plus.
Quelle est votre méthode pour garder la flamme ?
Le jour et le soir de la défaite, c’est compliqué. Dans le tennis on a la chance d’avoir un tournoi la semaine qui suit. Chaque semaine on peut tout recommencer à zéro. C’est quand même génial. Toute l’année on va perdre des matchs. On est limite au courant. Il ne faut pas se prendre la tête. On peut faire 2, 3 premiers tours puis gagner un tournoi et prendre confiance. On sait à la base qu’il n’y a pas de règles. Il faut s’accrocher et ne pas désespérer.
Propos recueillis par Bastien Rambert, pour Tennis Actu